Le début du mois de décembre 2020 a été explosif et, surtout, triste en Tunisie. On se souvient encore de la mort tragique du jeune médecin résident Badereddine Aloui, emporté par un ascenseur défaillant à l’hôpital régional de Jendouba. Quoi de neuf depuis ? Rien, à notre connaissance, à moins que les pouvoirs publics ne préfèrent travailler dans le silence, ce qui est très peu probable.
On avait déjà évoqué une tendance devenue à la mode en Tunisie. Après le bruit que le décès du jeune médecin a suscité, tout le monde semble avoir été mobilisé : médias, pouvoirs publics, ministère de la santé, opinion publique, acteurs politiques… Les condamnations étaient comme une pluie battante d’une saison humide à l’équateur. Deux semaines après le drame, que s’est-il passé ? Visiblement, pas grand-chose.
Comme prévu, le sujet a été jeté aux oubliettes au profit de sujets « plus importants », à l’instar du conflit et des violences au sein de notre chère Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), où nos chers députés se sont livrés à des luttes physiques de bas niveau.
L’État, qui a du mal à asseoir son autorité, a chuté depuis la mort de Baderddine Aloui, sachant que la mauvaise gouvernance et la corruption de l’administration ont déjà ôté la vie à d’autres jeunes citoyens : Farah à Bhar Lazrag, Meriem à Enfidha… Outre les limogeages en série qui ont été décrétés dans le secteur de la santé publique, qu’ont fait les pouvoirs publics ? Et en dehors de la santé, des travaux ont-ils été menés pour réparer les regard d’égouts et les routes délabrées ? Les questions sont nombreuses. On aimerait bien en savoir davantage de la part des pouvoirs publics. Bref, des sujets jetés aux oubliettes… sans doute jusqu’à la nouvelle catastrophe.
F. K
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