Un grand ouf de soulagement pour les familles séparées ou les entreprises, dont les affaires étaient perturbées. Ce 8 novembre marque la levée du « travel ban » imposé par Donald Trump au début de 2020. Très critiquée mais maintenue très longtemps par son successeur, Joe Biden, la mesure était devenue le symbole des bouleversements provoqués par la pandémie.
« Cela a été si dur », « j’ai tout simplement envie de voir mon fils », confie à l’AFP Alison Henry, une Britannique de 63 ans qui s’envolera lundi pour le retrouver chez lui, à New York. Résidant au Royaume-Uni depuis 2014, Isabelle Karpinski, 26 ans, a dû repousser à de multiples reprises ses vacances au Mississippi pour présenter son petit ami à sa famille. « C’était un peu surréaliste et vraiment frustrant de devoir repousser, repousser et encore repousser le voyage, pour finalement l’annuler », raconte-t-elle. « Je me suis demandé : vais-je revoir ma famille un jour ? »
*Embouteillages attendus côté mexicain de la frontière
Beaucoup de familles des deux côtés de l’Atlantique attendent ces retrouvailles avec fébrilité. Il était, certes, possible d’aller des États-Unis vers l’Europe depuis l’été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n’avaient aucune garantie de pouvoir retourner chez eux. Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques. Elles vont utiliser de plus gros avions, car cette levée des restrictions représente aussi une bouffée d’oxygène pour un secteur plongé dans la crise par la pandémie.
De leur côté, les autorités mexicaines s’attendent à des embouteillages aux postes-frontière. « Il y aura des toilettes portables installées sur les trois ponts, car selon les autorités des États-Unis les temps d’attente pourront atteindre quatre heures. Nous demandons aux conducteurs d’être patients », a déclaré César Alberto Tapia, le directeur de la sécurité routière de la ville-frontière de Ciudad Juárez, reliée à El Paso (Texas) par trois ponts internationaux.
Les bureaux de change de Ciudad Juárez ont signalé une pénurie de dollars ces derniers jours. Le long de l’immense frontière mexicaine, de nombreuses villes américaines, au Texas ou en Californie, ont souffert économiquement de la limitation des échanges. Plus anecdotiquement, au nord du continent, les riches retraités canadiens vont pouvoir sans crainte, à l’heure des premiers frimas, entreprendre leur transhumance annuelle en voiture vers la Floride et ses douceurs climatiques
*Vaccination et tests
Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée du « travel ban ». Mais l’entrée ne sera pas totalement libre, et les autorités américaines entendent surveiller le statut vaccinal des voyageurs, en même temps qu’elles continueront d’exiger des tests Covid négatifs. Pour les voyageurs arrivant par les airs, les États-Unis demanderont à partir de ce lundi, en plus d’une preuve de vaccination et d’un test dans les trois jours avant le départ, la mise en place par les compagnies aériennes d’un système de suivi des contacts. Pour la voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps.
À partir de lundi pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes venant pour des raisons jugées non essentielles, par exemple familiales ou touristiques, à condition d’être vaccinées. Les personnes venant pour des motifs impérieux, par exemple les chauffeurs routiers, en seront dispensées.
À partir de janvier, l’obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs franchissant les frontières terrestres, quel que soit leur motif d’entrée. Les autorités sanitaires américaines ont indiqué que tous les vaccins approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) seraient acceptés.
(AFP)