Victoire écrasante du « oui » lors du référendum organisé en Catalogne dimanche 1er octobre 2017, avec 90% des voix favorables à l’indépendance de la région, mais un taux de participation de 42% qui s’explique par les nombreuses interventions de la police nationale espagnole qui a voulu empêcher la tenue du scrutin.
Le pouvoir central à Madrid a catégoriquement rejeté le référendum catalan, soulignant son inconstitutionnalité. Mariano Rajoy, Chef du gouvernement espagnol, a même affirmé qu’il « n’y avait pas eu de référendum », de quoi jeter de l’huile sur le feu et d’attiser les tensions en Catalogne. Des tensions qui ne risquent pas de tomber de sitôt, compte tenu de l’escalade verbale entre Rajoy et le président catalan Carless Puigdemont qui a précipité le scrutin malgré la mise en garde de Madrid.
La Catalogne : un poids économique considérable
Outre la lutte de pouvoir, l’enjeu est également économique. De fait, la Catalogne constitue l’un des principaux moteurs de l’économie espagnole, mais également la première région exportatrice, et c’est sans compter son poids dans le tourisme. Avec Madrid donc, la Catalogne constitue l’autre région la plus riche du pays, avec une part du PIB de 19%. À l’échelle européenne, la Catalogne est le 7ème pays le plus prospère de la zone euro. En somme, tant d’éléments pouvant expliquer l’opposition farouche de Madrid à l’indépendance de la Catalogne. L’enjeu est donc à la fois politique et économique.
Se pose, ensuite, la question de l’Union Européenne (UE). À l’heure actuelle, Bruxelles se montre prudente et déclare respecter la décision qui sera prise par le Tribunal Constitutionnel.
Les observateurs européens pensent qu’il s’agit d’une manière d’éviter les mêmes revendications indépendantistes dans d’autres pays, telle que la France avec la Corse, ou encore le Royaume-Uni avec l’Écosse – même si le pays devrait sortir de l’UE en mars 2019 -.
La prochaine étape pour les catalans consiste en la grève générale du mardi 3 octobre 2017, pour protester contre les violences policières subies lors du scrutin et sans doute pour faire pression sur Madrid.