Un vent nouveau de revendications souffle depuis plusieurs années parmi les électeurs. Les préoccupations environnementales et climatiques ont de plus en plus de poids sur le plan électoral. Une importance qui se traduit dans les textes comme l’illustre le résultat du référendum organisé mardi 2 novembre dans l’État de New York. Le « oui » l’a emporté avec 60,8 % des suffrages exprimés (27 % contre, 11,7 % blancs).
Est désormais inscrite dans la Constitution de l’État de New York cette phrase : « Toute personne a droit à un air et à une eau purs, ainsi qu’à un environnement sain. » Les associations de défense de l’environnement y voient un pas en avant important, en pleine COP26. « Une eau et un air propres ne sont pas des acquis. Pendant trop longtemps, nos communautés les plus vulnérables ont été victimes de niveaux élevés de pollution de l’air et de contamination de l’eau », a déclaré à l’AFP la présidente de la Ligue des électeurs écologistes de New York, Julie Tighe.
*Risque de multiplication des procédures judiciaires
Des questions subsistent sur le caractère réellement contraignant de ce droit, et les tenants du « non » ont mis en avant un risque d’inflation de procès susceptibles de ralentir des projets économiques. « Les tribunaux vont avoir un gros travail pour déterminer ce que ces droits veulent dire exactement », a souligné à l’AFP Peter Bauer, le directeur de l’association Protéger les Adirondacks, du nom du grand parc dans le nord de l’État, tout en saluant une avancée.
L’État de New York s’étend, au-delà de la mégapole éponyme, au nord jusqu’à la frontière avec le Canada et comprend de vastes zones naturelles, comme les monts Adirondacks. L’inscription de droits liés à l’environnement dans les textes fondamentaux est une question désormais récurrente dans de nombreux pays. En France, le projet d’inscrire à l’article 1er de la Constitution la garantie de « la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et [de] la lutte contre le dérèglement climatique » a été abandonné par le gouvernement début juillet, faute de consensus au Parlement.
Selon le site américain Ballotpedia, la Pennsylvanie avait été le premier État américain à ainsi inscrire l’environnement dans sa Constitution en 1971, avant cinq autres États (Hawaï, Illinois, Massachusetts, Montana et Rhode Island).
(AFP)