Lors d’un entretien accordé jeudi 20 septembre 2018 à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), Youssef Trifa, chargé de mission auprès du ministre du Commerce a annoncé que la Commission gouvernementale chargée des réformes sur le système de compensation des produits de base vient de proposer la levée progressive, sur trois étapes, de la subvention sur certains produits alimentaires. Il s’agit selon lui d’une stratégie dont l’objectif est de lutter contre la contrebande, de réduire l’usage des produits subventionnés pour des raisons commerciales, de maîtriser le déficit commercial et d’éviter le gaspillage.
Au total 8 produits alimentaires de base seront concernés par cette nouvelle mesure. Il s’agit du lait, l’huile végétale, le pain, la farine pâtissière, le sucre, la semoule, le couscous et les pâtes. La levée se fera de manière progressive sur trois étapes dont chacune dure entre 6 et 9 mois. La première étape concernera uniquement le lait et l’huile végétale. La deuxième étape concernera le pain et la farine. La troisième étape concernera quant à elle le sucre, la semoule, le couscous et les pâtes.
Les prix de ces produits alimentaires de base seront donc systématiquement revus à la hausse. L’ensemble des consommateurs achèteront ces produits avec des prix conformes à leurs valeurs réelles. C’est d’ailleurs l’administration qui se chargera de la fixation des prix de ces produits pour éviter les tarifs superflus.
Selon le responsable au sein du ministère du commerce, on a choisi d’opter pour une levée progressive pour pouvoir remédier aux défaillances en cas de besoin.
Par ailleurs, le responsable a indiqué que les citoyens dont le pouvoir d’achat est limité, particulièrement les bénéficiaires du Programme National d’Aide aux Familles Nécessiteuses (PNAFN) et du Programme d’accès aux soins à tarifs réduits (AMGII), auront droit au virement financier pour compenser la hausse des prix des produits de base.
Le virement monétaire trimestriel dépendra soit du nombre des membres du ménage, soit du niveau socio-économique de la famille. Aucune décision n’a été jusque-là prise. C’est au gouvernement de trancher à ce sujet mais bien sûr pas avant de consulter la société civile et les grandes organisations du pays (UTICA, UGTT…).