Leylah Fernandez, 19 ans, et Emma Raducanu, 18 ans, la finale inattendue de l’US Open

Leylah Fernandez, of Canada, reacts after defeating Aryna Sabalenka,of Belarus, during the semifinals of the US Open tennis championships, Thursday, Sept. 9, 2021, in New York. (AP Photo/Elise Amendola)

Jennifer Brady-Naomi Osaka en finale de l’Open d’Australie, Barbora Krejcikova-Anastasia Pavlyuchenkova pour celle de Roland-Garros et Ashleigh Barty-Karolina Pliskova à Wimbledon. L’année 2021 aura réservé son lot d’affiches variées dans les tournois du Grand Chelem, dans un circuit féminin du tennis peinant à se trouver une patronne depuis que Serena Williams a quitté son trône en 2017.
Mais la prochaine star de la WTA est peut-être à chercher du côté de la finale de l’US Open, l’une des plus improbables de l’histoire. Elle mettra aux prises, samedi 11 septembre, deux joueuses jusque-là jamais vues à cette hauteur, ou même à toute autre altitude s’en approchant de près ou de loin.
A tout juste 19 ans, la Canadienne Leylah Fernandez (73e) ne sera même pas la plus précoce sur le court Arthur Ashe puisqu’elle affrontera la Britannique Emma Raducanu (18 ans, 150e), plus jeune finaliste d’un Grand Chelem depuis Maria Sharapova, en 2004 à Wimbledon.
*Record de précocité
En éparpillant Maria Sakkari en demi-finales (6-1, 6-4), Emma Raducanu, encore 366e mondiale en juin, n’a d’ailleurs pas simplement battu un record de précocité. Elle est aussi devenue la première joueuse issue des qualifications à atteindre la finale de l’US Open, alors que ses « billets d’avions étaient déjà réservés pour la fin des qualifications », s’était-elle amusée avant la rencontre.
Le tout sans perdre le moindre set, et en donnant l’impression d’être sur le circuit depuis des années, elle qui ne disputait pourtant que son deuxième tournoi du Grand Chelem (huitième de finaliste à Wimbledon cette année).
En face, Leylah Fernandez a connu bien plus de difficultés pour rallier la finale. Après deux premiers tours bien maîtrisés, la gauchère a successivement écarté la tenante du titre Naomi Osaka, l’ancienne numéro 1 mondiale Angelique Kerber, Elina Svitolina (5e) et enfin Aryna Sabalenka (2e) en demi-finales, à chaque fois au bout d’un combat de trois sets.
« Je ne sais absolument pas comment j’ai fait. Ce sont des années et des années de travail, de larmes, de sang et de sacrifices », s’est exclamée la prodige canadienne juste après sa qualification.
« Quand vous la voyez travailler vous comprenez pourquoi elle tient la distance », relève Nathalie Tauziat, entraîneuse dans l’équipe canadienne de Fed Cup. « J’avais été très impressionnée par son investissement lors d’un camp d’entraînement il y a 4-5 ans. Le travail paye toujours, et Leylah travaille énormément. »
L’ancienne troisième mondiale et finaliste de Wimbledon 1998 voit d’ailleurs beaucoup de ressemblances entre les deux joueuses. « Elles ont toutes deux une attitude très positive sur le court et une très grande maturité, surtout compte tenu de leurs âges. Elles se font plaisir en match et on voit qu’elles aiment le tennis. L’une comme l’autre prend point par point et garde le même état d’esprit qu’elle le gagne ou non. »
« Je sors des qualifications, je n’ai donc aucune pression », a expliqué Emma Raducanu, juste après sa victoire contre Maria Sakkari. Un mélange de confiance et d’insouciance qu’elle partage avec sa future adversaire, qui fait souffler un vent de fraîcheur sur les courts américains.
Reste maintenant à savoir qui de la Britannique ou de la Canadienne arrivera à mieux gérer la fatigue et la pression d’une première finale de Grand Chelem, le tout sur le plus grand court du monde.
A Wimbledon, Emma Raducanu avait abandonné son huitième de finale face à l’Australienne Ajla Tomljanovic (6-4, 3-0), admettant avoir « été rattrapée par l’enjeu » et commençant « à respirer péniblement et avoir des vertiges » après le premier set. Un souvenir désagréable que la Britannique semble avoir effacé depuis à coups de points gagnants.
Pour Nathalie Tauziat, Leylah Fernandez part tout de même avec une petite longueur d’avance « car elle a un peu plus d’expérience ». Mais elle juge que l’essentiel n’est pas là. « On voit avec ces deux joueuses que le sport peut être un endroit où on s’épanouit. J’espère qu’elles vont garder cela et ne pas être trop exposées par la suite. »
Emma Raducanu et Leylah Fernandez pourront s’inspirer des deux dernières joueuses de moins de 20 ans s’étant affrontées en finale d’un Grand Chelem, en 1999 à l’US Open : Martina Hingis et une certaine Serena Williams. Elles ont cumulé 28 Majeurs, dont 23 pour Williams.

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