Les dés sont jetés. Après des concertations marathoniennes, le gouvernement Chahed a pris sa décision. Une décision pas du tout facile au regard de la crise sans précédent des finances publiques et des fortes pressions exercées sur le budget de l’Etat.
Avant même la réunion du Conseil des ministres, ce matin, pour l’examen final du projet de loi de finances qui devrait être remis incessamment à l’ARP, le gouvernement a décidé le gel des salaires dans la fonction publique pour deux ans.
En l’absence de solutions alternatives, le gouvernement a opté pour le choix le plus difficile, le choix qui va fâcher certainement l’UGTT mais qui semble être parmi les pistes qui devraient soulager les finances publiques.
Il faut dire, que le pays a épuisé en cinq ans toutes ses réserves et ne possède plus aucune marge de manœuvre. Avec un endettement abyssal qui a doublé depuis 2011, une explosion du budget de l’Etat qui est passé de 18 milliards de dinars en 2010 à 30 milliards de dinars actuellement et de la masse salariale dans le secteur public qui a atteint 13,5 milliards de dinars contre 6,5 milliards en 2010 et un déficit budgétaire qui n’a cessé de se creuser, cette décision était devenue inévitable.
Le pays peut-il indéfiniment s’endetter pour servir les augmentations des salaires? Avec le tarissement des ressources extérieures, la Tunisie qui a demandé l’assistance du FMI notamment, se trouve dos au mur. En effet, pour que ce dernier débloque la dernière tranche de son appui à la Tunisie, la question de la masse salariale dans le secteur public est devenue un facteur de blocage important.
Le tout est de savoir maintenant si l’UGTT, qui connait les difficultés auxquelles le pays est en train d’être confronté, va privilégier le compromis ou la politique du bras de fer? Ni l’UGTT, ni le gouvernement ne tireront profit de l’escalade de la tension sociale à un moment où les caisses du pays sont vides et que l’action doit se tourner vers les moyens de relancer la croissance, d’impulser l’emploi et le développement dans les régions intérieures.
L’heure de vérité a sonné pour tout le monde.
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