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Le New York Times révèle que la compagnie aérienne propriétaire de l’hélicoptère de Kobe Bryant n’avait pas le droit d’effectuer un vol dans les mauvaises conditions météorologiques pourtant constatées le jour du crash, qui a coûté dimanche dernier la vie à neuf personnes, dont la légende du basket américain.
De premiers éléments de l’enquête sont connus concernant le décès de Kobe Bryant. Ils pointent une infraction légale. Mais on ne peut toutefois pas affirmer dès à présent qu’elle est à l’origine de l’accident ni qu’il y a eu une éventuelle erreur de pilotage, bien que les autorités et les experts semblent privilégier une manoeuvre accidentelle plutôt qu’un potentiel problème mécanique.
Cinq jours après le crash d’hélicoptère dans lequel Kobe Bryant, sa fille Gianna et sept autres personnes ont perdu la vie au nord de Los Angeles, le New York Times révèle que l’appareil n’avait pas le droit de voler dans les mauvaises conditions météorologiques constatées ce jour-là dans la zone du crash.
Lorsque l’accident est survenu, l’appareil se trouvait dans une zone avec une très faible visibilité causée par des nuages bas et du brouillard. Pour assurer des trajets dans ces conditions, la compagnie de transports aurait dû être en possession d’une certification lui permettant d’effectuer un vol aux instruments (IFR). Dans ce régime de règles, le pilote s’appuie essentiellement sur les données de ses instruments de bord et respecte des trajectoires spécifiques. Cela s’oppose aux règles de vol à vue (VFR).
*Les compagnies californiennes préfèrent rester au sol
Mais Island Express Helicopters, qui assurait le voyage du basketteur, n’avait pas demandé cette certification IFR, qui doit être réclamée auprès de la Federal Avatiation Administration (FAA, équivalent américain de la Direction générale de l’aviation civile). Elle avait seulement le droit d’effectuer des vols à vue avec au moins trois miles de visibilité (4,82 km) et des nuages au-dessus de 1.000 pieds au-dessus du sol (304,8 mètres). Une information confirmée par le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB).
Le fait que cette société n’ait pas cette autorisation (coûteuse) n’est pas une anomalie dans la région, car les compagnies de Californie du Sud n’ont d’ordinaire aucune difficulté à transporter des passagers à basse altitude, en suivant les routes. En cas de mauvaise visibilité, les hélicoptères sont ainsi laissés au sol. C’est d’ailleurs ce qu’avait été contraint de faire la police de Los Angeles.
*Le pilote savait voler dans ces conditions
Malgré tout, le pilote Ara Zobayan avait officiellement les compétences pour effectuer un vol aux instruments en basse visibilité. De surcroît, l’hélicoptère, un Sikorsky S-76B immatriculé N72EX, avait lui aussi la capacité d’assurer un tel vol, compte tenu de ses bons instruments de bord, de la présence de deux moteurs et d’un système hydraulique de secours.
Il n’empêche qu’il n’avait donc pas le droit de poursuivre son vol alors que les conditions météo s’étaient dégradées. Dans les dernières minutes du vol, le pilote avait demandé une autorisation spéciale du contrôle aérien pour voler à vue alors que la visibilité était de moins de 4,82 km, avant de faire savoir qu’il augmentait son altitude pour éviter une couche de nuages et finir par rejoindre l’aérodrome de Camarillo, situé non loin du tournoi de basket où Kobe Bryant était attendu.
L’appareil se trouvait à 411 mètres d’altitude et avait atteint une vitesse de 298 km/h lorsqu’il a émis les dernières données connues. Les débris ont été retrouvés sur près de 200 mètres, à flanc de colline.
(RMC Sport)