L’heure de vérité pour Habib Essid

186 députés sur les 217 représentants du peuple sont présents ce matin à la séance plénière exceptionnelle consacrée au renouvellement de confiance au gouvernement Essid . Ce caractère exceptionnel ne semble pas avoir convaincu tous les élus de venir écouter ce que le chef du gouvernement avaient à dire. Les dés étant jetés d’avance et la séance ne méritait pas le déplacement.
En effet, l’exercice pour lequel Habib Essid a opté s’annonçait, dés le départ, périlleux, sachant que plusieurs grands partis politiques ont annoncé qu’ils n’accorderont pas leur confiance au Chef du gouvernement et à son équipe : Al Hourra, Afek Tounes, Nidaa Tounes, l’Union patriotique Libre et implicitement Ennahdha qui ne s’est toujours pas ouvertement prononcée sur la question.
Ce qui est sûr, c’est que la Tunisie est en train de vivre une étape cruciale de son Histoire. Un long enchaînement d’événements a eu lieu avant d’arriver à ce 30 juillet 2016. Tout a commencé le 2 juin 2016, lorsque le Président de la République avait annoncé son initiative de former un gouvernement d’union nationale. Une annonce qui avait eu l’effet d’une bombe sur la scène politique, qui cache un certain désamour soigneusement dissimulé entre le Chef de l’État et celui du gouvernement, mais également une volonté du premier de dire : je suis là, c’est moi qui tient les commandes du navire malgré le fait que nous vivons dans un régime parlementaire.
Une longue période de passe d’armes, quoique teintée de diplomatie, s’en est suivie, où le Chef du gouvernement n’avait eu de cesse de tacler, avec une certaine élégance, le Chef de l’État et les partis politiques qui ont exigé son départ, rappelant, entre autre, qu’il aurait bien aimé être mis au courant de l’initiative et soulignant son patriotisme qui le pousse à « servir son pays jusqu’au bout« . Pour se défendre, Habib Essid a donc fait valoir son droit constitutionnel qui lui permet de solliciter la confiance de l’ARP, l’institution suprême, qui décidera oui ou non si son gouvernement sera maintenu.
En résumé, la journée s’annonce longue, très longue pour Habib Essid et pour son équipe. Il faut rappeler qu’à compter d’aujourd’hui, l’exécutif ne se chargera que des affaires courantes du pays : exit donc les projets de loi et leur promulgation. Autrement dit, un nouvel obstacle pour l’application des lois vitales, telle que la loi électorale en vue des élections législatives, au grand dam du citoyen tunisien.

M.F.K

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