Au Liban, la polémique entourant la victoire du film « Capharnaüm » de la réalisatrice Nadine Labaki au festival de Cannes ne cesse de prendre de l’ampleur. En effet, un simple tweet, d’une journaliste, prénommée Manar Sabagh de la chaîne Al Manar du Hezollah critiquant « l‘excès de zèle » sur le prix qu’a eu le film, a suscité de vives réactions. » Aux fils de la Phénicie et autres intellectuels, que la gloire des martyrs du Hezbollah est « suffisante » pour le Liban. A l’occasion des discussions à profusion sur les personnalités qui portent haut le nom du Liban pour avoir remporté un prix ou gagné une compétition, ci-dessous une photo des martyrs tombés lors du premier jour de la bataille de Qousseir (en Syrie) en 2013« .a-t-elle écrit. Ces propos ont été appuyés par un autre tweet d’un député du Hezbollah, prénommé, Nawaf Almoussaoui « Pas de Labaki et pas de mal de tête : il n’ y a que tes armes qui te protègent lorsqu’il le faut« . a-t-il publié.
Face à ces tweets, plusieurs personnalités ont réagi à l’instar de Joumana Haddad, journaliste et ancienne candidate aux législatives, qui a écrit « nous resterons fiers toujours des exploits des Libanais et des Libanaises dans le domaine de la culture et de l’art par ce que nous sommes les enfants de la vie. La mort et la vie après la mort ne sont pas nos objectifs. Oui nous sommes fiers de ces gens là, la gloire du pays est dans sa culture et non pas dans le nombre de ses morts. La culture n’est pas un luxe et celui qui a un complexe à ce niveau qu’il aille se soigner culturellement. Cessons la glorification de la mort. Cessons l’exploitation de l’idée du Sacrifice. Cessons la domination des gens en leur faisant croire qu’ils sont menacés. Il n’y a que ce pays qui est en danger. Laissons-le vivre.« a-t-elle publié
Rappelons que le film « Capharnaüm » relate l’histoire d’un enfant syrien de Deraa qui a fui la guerre dans son pays. Selon certains médias locaux, ce film a été dans le collimateur du Hezbollah car il lui a créé un certain complexe de culpabilité, dans la mesure où les combattants de ce parti ont contribué à la misère des enfants qu’incarne le jeune garçon « Zayen » dans le film.
Notons qu’à l’instar de Nadine Labaki, plusieurs personnalités artistiques libanaises ont été dans le viseur du parti Chiite, à savoir le grand écrivain Amin Maalouf, le réalisateur Ziad Doueiri, et le comédien Wajdi Moawad. Nadine Labaki a reçu des félicitations et des compliments d’une grande partie des Libanais et des personnalités politiques influentes hormis le parti chiite qui, par l’intermédiaire de ses médias, a tenté de minimiser l’ampleur de l’exploit artistique de la réalisatrice.