La situation du transporteur aérien national ne cesse de soulever des interrogations. Autrefois, fleuron de notre économie et l’un des symboles qui font notre fierté nationale, Tunisair n’a pas cessé depuis des années de défrayer la chronique avec des problèmes à répétition dont les retards et les vols des bagages ne sont que la partie apparente de l’iceberg. Selon le ministre du transport, la compagnie vit depuis dans une crise à plusieurs facettes qui nuit à son image de marque et lui fait perdre de son lustre.
S’il est vrai que la situation actuelle de Tunisair n’est, selon plusieurs observateurs, que la conséquence incontournable des longues années de mauvaise gestion dont elle a fait objet, ceci n’empêche pas de croire que le chaos quasi-total qu’elle connait aujourd’hui, ne s’explique pas uniquement par ce lourd legs dont elle a hérité.
On peut croire que l’une des causes principales de la crise de Tunisair est son excédant d’effectifs, certes déjà élevé avant 2011, mais qui n’a cessé de croître depuis cette date. Un excédant qui ne fait qu’entraver toute tentative de réforme et fait perpétuer une situation dont les retombées affectent visiblement toute l’économie tunisienne.
C’est ce tableau, pour le moins sombre, qu’a dressé le ministre du transport, Hichem Ben Ahmed. Auditionné cet après-midi par la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et le contrôle de gestion des finances publiques au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), il a indiqué qu’un programme de restructuration de la compagnie est en cours d’élaboration. Ce programme contient la prise de plusieurs mesures de sauvetage de la compagnie dont la reconversion des dettes de Tunisair auprès de ses créanciers, en contribution à l’augmentation du capital de la compagnie.
Pour le ministre, la compagnie souffre encore d’un excès injustifié et intolérable de son personnel. A titre d’exemple, à Tunisair, 230 bagagistes sont supervisés par 270 cadres, le nombre du personnel travaillant sur un même avion est de 222 alors que les standards internationaux sont limités à 164.
Dans cette perspective, l’intention se dirige vers la libération, à l’horizon 2020, de 1146 employés. Une mesure qui permettra à la compagnie d’améliorer son équilibre financier et de renforcer ses capacités afin d’améliorer sa compétitivité, notamment en raison de l’entrée en vigueur, prochainement, de l’accord de l’open sky avec l’union européenne.
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