Les craintes sur la liberté d’expression et particulièrement celle de la presse sont réelles et s’accentuent tant les exactions se multiplient. On n’arrête pas d’attirer l’attention sur les risques de perdre ce que la révolution a offert de mieux aux chevaliers de la plume mais qui malheureusement reste otage des acteurs politiques et des pouvoirs publics.
Les organisations représentatives de la profession n et de dénoncer n’ont eu de cesse de relever des faits, de dénoncer des dérapages et des manquements tout en ne cachant pas leurs inquiétudes surtout après la promulgation du décret présidentiel N°2021-117 qui dans son article 5 stipule que « le Président s’arroge la prérogative d’édicter les lois qui régissent l’information, la presse et l’édition ».
La promulgation du décret-loi N°2022-54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication est venu accentuer ces craintes.
Il faut souligner que des journalistes sont déférés devant la justice pour leurs écrits ou accusés de diffamation sur la base de l’article 245 du code pénal ou de l’article 85 du code des communications.
Ce samedi, et suite à la convocation, pour mardi 25 octobre courant, de notre confrère et directeur du journal Kapitalis, Ridha Kefi, en tant que suspect devant la cinquième brigade spécialisée dans les crimes cybernétiques, la fédération tunisienne des directeurs de journaux a rendu public un communiqué pour attirer l’attention sur les risques qui pèsent sur la liberté de la presse. Les directeurs de journaux condamnent les intimidations dont font l’objet les directeurs de journaux et les journalistes qui osent dire leur opinion librement concernant la situation dans le pays.
La fédération des directeurs de journaux, souligne dans ce communiqué que la liberté de la presse est un acquis que la profession continuera à défendre et que, dans ce cadre les journalistes doivent bénéficier d’une marge de liberté d’expression pour informer le public, de la vérité de la situation du pays. Il est également de leur droit de s’exprimer sans contraintes et sans harcèlement.
La FTDJ appelle à ne se référer qu’au décret-loi n° 115 quand il s’agit de statuer sur des soupçons d’infractions de presse et d’édition.