Libertés individuelles : le combat doit se poursuivre sans tabou selon Bochra Belhaj Hmida

L’annonce du Chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, sur l’égalité successorale du 13 août 2017 a constitué l’acte de naissance de la commission des droits individuels et de l’égalité. Présidée par Bochra Belhaj Hmida, la tâche de ladite commission s’annonce délicate puisqu’elle va traiter des questions considérées comme tabou dans la société tunisienne, à l’instar, justement, de l’égalité successorale et de la dot du mariage. Il y aura d’autres sujets, bien entendu, sur lesquels la commission va se pencher, mais ceux qui ont été cités sont les plus susceptibles de susciter de vifs débats en Tunisie.
Où en est la commission des droits individuels et de l’égalité dans ses travaux ? Contactée par Réalités Online, Bochra Belhaj Hmida, est revenue sur plusieurs points, notamment sur la rumeur de l’élimination du nom de famille du père pour les enfants. « C’est de l’intox. Aucun membre de la commission n’a envisagé d’écarter le nom du père », a-t-elle soutenu ce mardi 23 janvier 2018.
Difficile de croire, selon Bochra Belhaj Hmida, en ce genre de rumeurs avec un minimum d’intelligence. En revanche, il existe un point qui est en train d’être discuté sur le même sujet : la possibilité pour l’enfant, une fois majeur, d’ajouter le nom de famille de sa mère s’il veut lui rendre hommage. « Le nom du père ne sera jamais écarté », a assuré la présidente de la commission.
Sur la question de l’égalité successorale, Bochra Belhaj Hmida a souligné que la commission tend vers l’instauration de cette égalité. Nous serons, dans ce cas, en conformité avec la Constitution qui stipule clairement l’égalité entre citoyens et citoyennes. « Nous cherchons la meilleure manière de faire appliquer ce principe. Cela risque de prendre du temps », a déclaré la présidente de la commission des droits individuels.
Par ailleurs, revenant sur la question de la dot, Bochra Belhaj Hmida a affirmé que la loi actuelle est liée à la consommation du mariage. « La version actuelle du texte est humiliante pour la femme. De fait, la dot est reçue en contre-partie de la relation sexuelle », a-t-elle expliqué, ajoutant que la dot ne sera pas supprimée. « Un mariage doit être basé sur une relation d’amour et non pas sur la vente du corps de la femme », a-t-elle conclu.

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