Alors que Haftar se posait à Abou Dhabi, la déclaration conjointe de la France, de la Grèce, d’Égypte, des Émirats arabes unis et de Chypre est venue mettre de l’huile sur le feu d’une situation déjà explosive en Libye. Dans cette déclaration, les cinq pays pointent du doigt la Turquie qu’ils accusent de porter atteinte à la sécurité des pays riverains de la Méditerranée, à l’Afrique et à l’Europe. Ils dénoncent également l’accord maritime signé entre le GNA et la Turquie et des violations faites aux souverainetés en Méditerranée. Les cinq condamnent, par ailleurs l’envoi de mercenaires syriens en Libye
Cette déclaration si elle a provoqué l’ire de Tripoli et de ses partenaires a été accueillie avec le sourire du côté du clan Haftar.
Le porte-parole de l’ALN, le général de division Ahmed Al-Mismari ne s’est pas empêché de déclarer que “La “déclaration commune des cinq” est comprise par la Libye comme une reconnaissance internationale de la légitimité de l’armée nationale libyenne. “
Parlant de la situation sur le front, Ahmed Al-Mismari déclarera sans hésitation, oui, nous avons ciblé l’aéroport de Mitiga car ce n’est plus un aéroport mais une salle d’opérations militaires utilisée pour cibler nos forces et nos civils. L’armée agira contre toute cible militaire ou civile exploitée à des fins militaires»
Ahmed Al-Mismari poursuit en s’interrogeant sur le silence de la MANUL en disant «pourquoi la MANUL est-elle restée silencieuse alors que nous savons tous que des centaines de mercenaires syriens ont atterri à l’aéroport de Mitiga? » Et d’accuser «La Mission des Nations Unies parle trop souvent au nom des Frères Musulmans et non au nom des Libyens! »
Fathi Al Majberi dénonce…
Pour sa part et dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations Unies, Fathi Al Majberi, membre du Conseil présidentiel, a révélé la situation politique explosive à Tripoli. Selon-lui, des affrontements armés entre groupes terroristes et mafieux secouent continuellement le gouvernement de Skhirat à Tripoli. Il a appelé les Nations Unies à neutraliser « le clan » du conseil présidentiel. Al-Majberi envoie dans son message aux Nations Unies une accusation claire du gouvernement de Skhirat de financer le terrorisme et dénonce son implication dans le financement des milices armées criminelles et terroristes.
Al-Amami : Les forces miliciennes du GNA viennent de subir de graves revers.
L’expert Al-Amami, ancien des Forces Spéciales libyennes, indique dans une interview accordée au journal « l’Arabie Indépendante » que les pertes d’envergure subies par les forces du GNA lors des deux attaques distinctes contre la base d’Al-Wattiyah et la ville de Tarhouna pourraient s’avérer insurmontables. Ces pertes touchent aussi bien les équipements que les combattants et, plus grave, de nombreux chefs éminents et jusque là respectés. Outre le rude coup porté au moral des forces miliciennes, c’est toute la crédibilité des commandements politique et militaire qui sont aujourd’hui décrédibilisés. L’ANL semble décidé à exploiter cette situation.
Amami estime que les récentes opérations menées par l’armée laissent entrevoir son intention de faire effort sur Tripoli, ajoutant que les frappes de l’armée de l’air menées tout au long de la semaine se sont concentrées sur les armureries, les dépôts de munitions et les centres de commandement des forces du GNA.
Selon lui: « Militairement, ces frappes sont le prélude à une attaque massive bénéficiant de l’affaiblissement des centres de soutien logistique et des capacités de commandement et de coordination”. Il ajoute que la violente attaque de samedi contre la capitale aura certainement constitué la première phase de cette offensive.
Il prédit l’intention de l’ANL d’entrer à Tripoli en utilisant les pleines capacités offertes par le bataillon FS “Tariq bin Ziyad”. Ce mode opératoire s’était déjà avéré décisif durant les batailles de Benghazi et de Derna.
Il s’agira de porter le coup fatal à l’ennemi et d’ouvrir la voie à l’assaut décisif sur ses dernières places fortes et derniers retranchements.