Alors qu’aucun démenti n’est venu infirmer l’info sur le départ précipité de Sarraj sans laisser d’adresse, et dans un silence total du GNA sur le déroulement des opérations, les sources et réseaux du maréchal Haftar s’en donnent à cœur joie distillant une multitude d’informations faisant part de leurs avancées vers le centre de la capitale libyenne. Tout cela, par ailleurs dans le silence total, également, du commandement général de l’ANL qui veut faire croire que son silence précède un événement majeur. Ce qui expliquerait en quelque sorte pourquoi le gros des troupes avait stoppé son offensive vers 4h au matin du dimanche 10 mai. Selon certaines sources cela visait à consolider ses positions alors que ses commandos s’étaient infiltrés dans les quartiers du centre de Tripoli pour préparer l’assaut final. Pour le côté adverse cela relève de la propagande que Haftar utilise pour faire oublier ses échecs. Cela reste à prouver.
Ce qui est à signaler également dans ce contexte c’est le silence complet des médias pro GNA et des comptes sur les réseaux sociaux qui, dans des conditions normales, auraient démenti l’attaque que l’ANL dit avoir mené dans la nuit de samedi à dimanche.
Sur un autre plan, la mort du chef des renseignements libyen (GNA), le général de division Abdel-Qader El-Touhamy a été confirmée. Cette mort est survenue deux heures après son enlèvement par la milice Radah sur ordre du ministre de l’intérieur du gouvernement d’entente, Fathi Bashaga. Le communiqué officiel annonçant ce décès faisait état d’une mort suite à une crise cardiaque. Ce communiqué a été tourné en dérision, la thèse de l’assassinat ne souffrant dans une large proportion d’aucun doute.
Autre décès annoncé, celui du chef du deuxième bataillon, l’un des éléments des mercenaires turcs, Mohamed Hendaoui suite à une opération ciblée exécutée par les unités militaires de l’ANL au cours des premières heures, à l’aube de dimanche 17 Ramadan sur l’axe de Ain Zara.
Watiya, objectif premier du GNA
Sur le théâtre des opérations, l’artillerie de l’ANL s’est concentrée samedi sur le poste de commandement de la katibat 6 du bois Nasr ce qui a entraîné la mort du commandant de la katibat, Mahmoud Tarhouni
La katibat 6 est l’une des unités de la milice Ghnewa de Kikli. Les frappes de l’ANL ont continué à cibler les centres de commandement et les groupes de combattants de Ghnewa. Kikli lui-même est actuellement ciblé du côté du zoo, à proximité du bois Nasr. L’ANL a concentré en définitive ses frappes d’artillerie entre Bab al-Aziziya et Bab bin Ghashir, au nord de la forêt de Nasr
La nuit du samedi n’a pas vu de développements notables sur les différentes lignes de front. Des escarmouches ont été enregistrées à Aïn Zara où la propagande pro-GNA a souhaité apitoyer la communauté internationale sur le sort d’une famille qui aurait été, selon un rapport médical paraphé par le ministère de la santé du GNA, entièrement décimée par une frappe de l’ANL. La famille en question s’est exprimée dans la nuit pour protester contre cette instrumentalisation macabre.
Les communiqués de destruction de colonnes armées dans et autour de Watiya par l’armée de l’air du GNA (dépourvu du moindre avion) relèvent de la même logique propagandistes selon les pro-ANL..
Certains canaux d’information font état de l’arrivée de deux frégates turques à proximité des côtes de Tripoli. Chacune serait équipée de 2 hélicoptères ATAK T129 (version turque de l’Agusta A129) en version anti-chars et dotés de brouilleurs.
Par ailleurs, selon des sources tunisiennes citées par les libyens, une importante coupure d’électricité au poste frontière de Ras Jdir aurait correspondu au passage, tous feux éteints, d’un convoi destiné à faire entrer en Libye le fret récemment débarqué d’un A400M turc à Djerba.