Libye : nuit de feu autour de Tripoli

La nuit du samedi à dimanche aura été très longue pour les habitants de Tripoli mais aussi, et surtout, sur l’ensemble du front Ouest en Libye.
Les frappes aériennes avaient repris de plus belle sur l’ensemble des trois fronts et les positions au cœur de la capitale sont restées soumises à de constants tirs d’artillerie de l’ANL.
Sur le front Sud-Est de Misrata, les frappes aériennes ont asphyxié les milices Misrati stationnées à Abou Ghrayn.
Sur le front tripolitain au sens large, et en réaction aux événements de Tarhouna, l’ANL a procédé à des frappes aériennes qui ont secoué durant la nuit Gharyan où des dépôts de munitions ont été détruits.
Et si l’on se référait aux données disponibles relatives à l’offensive lancée par le GNA sur Tarhouna, l’on peut affirmer sans risque de se tromper qu’elle a été -malgré les allégations relevant d’une intense campagne de propagande – un échec cuisant pour les milices. Ces dernières n’ont pu, en fait,approcher qu’à moins de 20 km de la ville et elles ont enregistré des pertes sévères en matériels et en hommes, et ce autant sur la ligne de contact nord vers Qarabolli que sur les approches sud-ouest, en provenance de Gharyan et Tweisha.
Les frappes aériennes de l’ANL sur Zliten et Msallata ont alourdi encore plus un bilan qui pourrait s’avérer déterminant pour la suite des opérations sur le secteur de Tripoli mais aussi à l’ouest. Selon nos sources, de nombreuses pertes et captures parmi les miliciens directement impliqués dans les attaques et les crimes de Sabrata, Sorman, Riqdalin et Ajailat ont été enregistrées. Ce qui a
permis de dissuader – du moins temporairement – la relance d’une attaque du GNA par le sud de la ville de Tarhouna.
Selon des informations provenant du front, le GNA aurait utilisé dans son offensive contre Tarhouna, des moyens prélevés du front ouest et du front de Tripoli avec l’objectif à première vue  de faire relâcher la pression devenue intenable, tant dans les faubourgs de Tripoli qu’au sud-est de Misrata.
Ali Saleh Dabbashi, frère d’Amu, en charge de la « gestion » du tristement célèbre camp de concentration des migrants de Sabrata aurait été arrêté sur l’axe Tuweisha. L’on apprend à ce sujet que la  famille Dabbashi a été fortement représentée dans la tentative d’offensive avortée sur Tarhouna.
Une vidéo mise en ligne par des proches de l’ANL montre un blindé Lamees Kirpi Turc détruit, d’où s’extrayaient difficilement 4 Dabbashi proches « d’Amu » qui ont été capturés par l’ANL.
Dans ce registre, on relève que parmi les captifs et tués du GNA au nord de Tarhouna on compte de nombreux miliciens terroristes qui s’étaient livrés à des exécutions publiques et pillages à Sabrata en début de semaine.
Par ailleurs, l’artillerie de l’ANL a poursuivi durant toute la nuit à pilonner les positions de Ghnewa et de la force de dissuasion dans le centre-ville. A
Le front Ouest, quant à lui, est resté relativement calme et la base d’Al Watiya ne semble pas avoir subi de menace particulière. L’ANL a lourdement bombardé le quartier d’Al-Nahda, au sud de la ville de Sabratha.
Sur le plan tactique, des observateurs ont conclu que la journée de samedi a démontré une très nette réduction de la liberté de manœuvre turque surtout dans l’utilisation de ses drones de combats.  6 drones TB2 auraient été abattus en 24h. L’ANL dispose à présent d’une protection sol-air qui paraît redoutablement efficace. Une rumeur insistante fait même état de l’arrivée sur le théâtre d’un système d’armes SAMP S300 en complément des SACP Pantsir. Si cette information se confirmait, elle prouverait, selon des analystes, la volonté de l’ANL d’anticiper l’éventualité d’une utilisation de chasseurs bombardiers turcs dans le ciel libyen. Les pertes subies par les drones TB2 pourraient conduire la Turquie à réviser à la baisse ses objectifs stratégiques et opérationnels en Libye ou à s’impliquer d’une manière plus directe encore avec des avions de chasse et des feux navals.
Vendredi, une démonstration de force turque  avec une approche des côtes libyennes par 3 Tankers, 1 avion de guerre électronique et des F16, une telle option reste envisageable et ne peut être complètement exclue.

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