Après un weekend marqué par la violence des combats sur les trois fronts de l’Ouest et la multiplication des frappes aériennes de l’ANL, on ne relève pas de changements perceptibles sur les lignes de contact entre les deux parties en conflit.
Par contre, fait remarqué, les différentes milices du GNA n’ont tenté aucun mouvement ou attaque pour venir en soutien à leurs différents objectifs. Pas de sorties de drones, ce qui serait révélateur d’une grande difficulté à prendre la mesure des lourdes pertes subies ces derniers jours par les troupes du GNA. Ce qui pousse certains observateurs à penser que si cette capacité opérationnelle déterminante pour le GNA venait vraiment à manquer face au déploiement de systèmes antiaériens devenus trop dissuasifs, on pourrait rapidement assister à des bouleversements sur chacun des trois fronts. La perspective d’un engagement plus intensif des unités navales turques, voire des F16 d’Ankara, resterait alors une éventualité, certes extrême, mais toujours envisageable.
Place à la propagande
Pour l’heure, c’est l’utilisation intensive des outils de propagande qui permet au GNA d’essayer de donner le change de ses échecs successifs à Watiya et Tarhouna. Les médias occidentaux sont gavés de « communiqués de victoires » à l’ouest et à Tarhouna relayés par les médias européens
De son côté l’ANL à exclusivement tenu à consolider l’efficace résistance opposée par Tarhouna et ses troupes, face aux intentions turques et miliciennes de la submerger.
On signale, par ailleurs, qu’ après les appels conjoints à la résistance contre l’envahisseur turc lancés par les conseils de sages rassemblés de Tarhouna et Bani Walid, des célébrations de victoire ont eu lieu en ville mêlant les habitants et les soldats de l’armée libyenne.
Les appels à la soumission par la propagande du GNA n’ont manifestement pas produit les effets escomptés. A ce sujet, la diffusion de messages en langue russe censés s’adresser aux « mercenaires de Wagner » ne visait que l’opinion internationale, en particulier celle, aux États-Unis, subissant une campagne laissant entendre que la Russie damerait le pion de Washington en Libye.
Un échec reconnu à Tarhouna
Sur le terrain des axes sud de Tripoli, on note quelques affrontements dans Abou Slim en milieu de nuit.
Les fronts Sud-Est de Misrata et Ouest de la Libye semblent ne pas avoir fait l’objet d’affrontements majeurs dimanche.
L’agence de presse turque Anadolu est revenue sur l’offensive ratée de Tarhouna décrivant en détail les opérations ayant conduit à la bataille de Tarhouna. L’agence officielle turque a décrit les 7 axes sur lesquels le GNA agit face à la pression de l’ANL en expliquant l’objectif clair assigné à la prise de Tarhouna, c’est à dire la diversion permettant de desserrer l’étreinte sur la capitale. Le site turc conclut à l’échec de cette bataille car, outre la résistance de la ville, cet objectif n’a pas été atteint.
Les conclusions tirées dimanche par l’agence turque considèrent que l’offensive lancée samedi sur Tarhouna s’est soldée par un échec et que la seule bataille sur laquelle le GNA peut encore essayer de l’emporter est celle du front médiatique.
Ce qui mène à penser que si Fayez Sarraj ne cherche qu’à survivre par tous les moyens, le mentor turc, lui, ne peut se contenter d’un tel objectif. Ankara va certainement tirer les conclusions de son incapacité actuelle à atteindre son objectif stratégique de prendre le contrôle total de l’ouest libyen. La bataille de Tarhouna ne devait contribuer qu’à desserrer le nœud coulant sur Tripoli et contraindre le Maréchal Haftar à concentrer ses efforts à l’Est de la capitale, laissant par conséquent le champ libre à Watiya.
L’on devrait s’attendre à ce que les planificateurs turcs vont produire à présent un nouveau plan des opérations répondant à l’objectif stratégique d’Ankara.
Peur sur Rome
C’est ce qu’affirme un article de « globalist syndication » après la capture par Haftar du frère d’Ammu Ad Dabbashi!
Cette arrestation semble avoir fait éveiller la crainte de voir exposés aux grand jour les accords passés par Minitti avec les Dabbashi notamment au sujet de la régulation des trafics de migrants et des contrats de protection des terminaux de Mellitah.
L’article va plus loin encore et laisse entendre que les mouvances les plus radicales (EI etc.) n’ont jamais cessé d’être en contact avec les autorités politiques italiennes.
Du coup, le Maréchal Haftar disposerait désormais d’un moyen de pression assez important.
L’article met l’accent sur le fait que « le frère du « Zio » (l’Oncle) est entre les mains du « général ». Et en Italie quelqu’un commence à trembler parce que le « frère » en question est dépositaire de secrets sur les rapports « sous-traités » entre les autorités italiennes et le plus connu « Oncle » pour arrêter le flux de migrants vers l’Italie« .
L’article ajoute que « Le porte-parole de l’Armée nationale libyenne autoproclamée (ANL), Ahmed al-Mismari, a annoncé sur sa page Facebook l’arrestation de Saleh al-Dabbashi, trafiquant d’êtres humains vers les côtes italiennes et frère du plus connu Ahmed al-Dabbashi dit « Ammu » (l’oncle).
L’article précise par ailleurs que « Saleh al-Dabbashi a été capturé, « avec un certain nombre de mercenaires syriens et recherchés libyens soutenus par la Turquie » pendant les affrontements dans le sud de la capitale sur le front d’Al Twisha, dit al-Mismari soulignant que l’homme est resté « gravement blessé dans un blindé turc« .