Pour éviter une reprise de l’épidémie, la région parisienne fait l’objet de mesures spécifiques, a annoncé le premier ministre français, jeudi 28 mai.
Plus franchement rouge, pas encore vert : l’Ile-de-France a désormais un statut hybride. C’est ce qu’a annoncé jeudi 28 mai le premier ministre, Edouard Philippe, en présentant la nouvelle étape du déconfinement. Classée à présent en zone orange, la région la plus dense et la plus peuplée de France va bénéficier de plusieurs assouplissements, sans que les restrictions y soient totalement levées.
Le déconfinement y sera « un peu plus prudent » qu’ailleurs, a résumé le premier ministre français. Les parcs et jardins vont pouvoir rouvrir, sous réserve peut-être d’y porter un masque. Les cafés vont eux aussi accueillir de nouveau des clients, mais seulement en terrasse. Les théâtres, les salles de spectacle, les gymnases, piscines et les salles de sport resteront fermés jusqu’au 21 juin inclus.
L’objectif du gouvernement est clair. Il s’agit de redonner un peu de liberté aux habitants, de favoriser le redémarrage de l’économie sans provoquer pour autant une reprise de l’épidémie de Covid-19.
*« Des signes rassurants »
Deux mois et demi après le début du confinement, la situation sanitaire s’est bien améliorée. Seules 642 personnes étaient en réanimation ou en soins intensifs pour Covid-19 dans les hôpitaux de Paris et de sa région au 27 mai, contre près de 2700 lors du pic, début avril. Le système sanitaire n’est donc plus dans l’état de tension extrême qu’il a connu en avril. Le nombre quotidien de morts a lui aussi nettement baissé. Le déconfinement ne s’est pas traduit, à ce stade, par une remontée des consultations ni des hospitalisations. « Des signes rassurants », se réjouit-on à la Mairie de Paris.
L’épidémie n’a pas disparu pour autant. La décrue se révèle beaucoup plus lente que l’ascension initiale, et quelque 6660 patients restent hospitalisés pour le Covid-19 en Ile-de-France. A elle seule, la région représente 43 % des patients hospitalisés pour cette raison dans tout le pays. Le virus continue d’y circuler plus qu’ailleurs, en particulier dans le Val-d’Oise.
D’où les mesures prudentes prises ce jeudi, à l’échelle de la région plutôt que de tel ou tel département, pour tenir compte de la « grande mobilité » à l’intérieur de cette zone, a expliqué Olivier Véran, le ministre de la santé.
(Le Monde)