« Nous comptons actuellement 3600 demandes de citoyens tunisiens bloqués à l’étranger et qui veulent être rapatriés suite à la crise sanitaire mondiale de l’épidémie du coronavirus« .
C’est ce qu’a révélé Bouraoui Limam, directeur de la communication au ministère des Affaires étrangères, jeudi 16 avril au cours de l’émission « La Matinale » sur radio Shems FM.
« Ce chiffre pourrait cependant s’accroître jusqu’à 6 mille puisque, chaque jour, de nouvelles demandes nous parviennent, souligne-t-il. D’ailleurs, à la fin du mois de mars dernier, nous pensions à tort qu’il il nous restait encore 2 mille personnes à rapatrier. Mais voilà que nous avions jusque-là permis à 9 mille Tunisiens de rentrer au pays sans que la tâche soit totalement terminée. Au départ, l’idée était de permettre le retour des citoyens partis pour une durée déterminée pour une mission quelconque, donc avec un visa. Mais voilà que nous avons dû également prendre en charge des citoyens fragilisés par la nouvelle situation liée au Covid-19. Par exemple les nombreux étudiants à l’étranger dont les facultés et les foyers universitaires ont fermé et qui n’avaient plus où résider. Il est vrai que beaucoup d’étudiants tunisiens ont préféré rester à l’étranger, attendant la réouverture des facs qui serait pour bientôt. Mais nous avons dû également composer avec les autres. Partant du principe que le retour dans la patrie demeure un droit sacré de chaque citoyen, le seul problème qui se pose est de savoir quand chacun d’eux peut être pris en charge pour lui assurer ce retour. Nous avons considéré que la priorité doit aller à ceux qui n’ont plus d’habitation ni une source de revenus« .
*Des voyages payants, mais Tunisair ne cherche pas le gain »
Traitant de la nombreuse colonie tunisienne en Libye, Limam a rappelé que, dans ce cas, on ne peut plus parler de rapatriement organisé du simple fait que les frontières sont fermées des deux côtés.
« Tout d’abord, nous devions vérifier le volet sécuritaire des revenants, et assurer en même temps d’avance des lieux de confinement où ils pourraient être admis dès le franchissement des frontières, relève-t-il. Nous procédons d’ailleurs à des vagues de rapatriements par groupes. Dans le cas des citoyens tunisiens se trouvant dans le Golfe, il y a des gens dont le contrat est terminé et qui ont quitté leur logis. Ceux-là bénéficient indiscutablement de la priorité. On va les rapatrier par les compagnies nationales Tunisair et Nouvelair, car les avions militaires sont réservés à des situations particulières, comme ce fut le cas dernièrement pour les Tunisiens résidant en Afrique subsaharienne« .
Enfin, parlant des coûts de ces vols de rapatriement, le directeur de la communication au ministère des A.E. affirme que « dès le premier jour où l’Etat a pris en charge ce volet, le rapatriement était payant. La compagnie aérienne chargée de ces vols doit juste couvrir les coûts, elle ne cherche pas le gain. On a même assisté à des cas où on a rapatrié des voyageurs qui n’avaient pas de quoi payer au départ de leur lieu de résidence à l’étranger, mais qui s’étaient s’engagés à payer le prix d’avion dès le retour en Tunisie« .
H.A.