Le chef du gouvernement d’union nationale Youssef Chahed a procédé dans la soirée du dimanche 29 octobre 2017 à un mouvement partiel dans le corps des gouverneurs. Plusieurs gouverneurs ont été mutés vers d’autres régions alors que d’autres ont été carrément démis de leurs fonctions.
Le limogeage du gouverneur de Tunis, Omar Mansour, et son remplacement par le gouverneur du Kef, Chadli Bouallègue, n’est pas passé inaperçu et fait enflammer la toile car touchant quelqu’un dont l’action est hautement appréciée. L’effet de surprise passé, place est donnée à tous ceux qui se disent choqués par la décision de Chahed et aux interrogations sur l’opportunité d’une telle décision un dimanche en fin d'(après midi.
En effet, plusieurs hommes politiques et activistes de la société civile se sont montrés étonnés de voir Chahed limoger un haut responsable ayant fait preuve de professionnalisme et d’efficacité depuis sa nomination au mois de septembre 2016 à la tête du gouvernorat de Tunis. En l’absence d’explications officielles sur les raisons du limogeage d’Omar Mansour, plusieurs analyses ont surgi expliquant que Youssef Chahed aurait pris cette décision au lendemain de l’apparition du gouverneur de Tunis aux cotés du « number one » de la Ligue de protection de la révolution à El Kram Imed Deghij.
Selon eux, le fait qu’un homme haut responsable s’affiche avec ce genre de personnage est une réelle atteinte à l’image et au prestige de l’Etat tunisien.
Pour Samir Abdallah, avocat et activiste de la société civile, en limogeant Omar Mansour, l’Etat a gagné en prestige.
De son coté, le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha et vice-président de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Abdelfatah Mourou, a considéré le limogeage d’Omar Mansour comme une perte réelle .
« C’est dommage! C’est un homme actif. Il a prouvé qu’il méritait bien son poste. Nous avons perdu cet homme. » a-t-il regretté. D’après lui, ce limogeage d’un haut responsable ayant su maintenir l’autorité de l’Etat et gagner la confiance du citoyen de la capitale sans susciter un soulèvement populaire, constituera un message négatif et freinera les autres compétences.
L’ancien porte parole du ministère de l’intérieur et ex-gouverneur de Kébili, Walid Louguini, s’est montré quant à lui frustré suite au limogeage d’Omar Mansour. Sur sa page Facebook, Walid Louguini a affirmé que les gens qui se sont mis depuis dimanche à insulter et dénigrer Omar Mansour lui rappellent plusieurs choses. « Je vous dis continuez à être stupides et à faire freiner les compétences de la Tunisie. L’homme ne mourra pas de faim, lui seul est une autorité, il n’a pas besoin de votre autorité paralysée. Dommage, combien le compétent et le patriote est devenu personna non grata. Vous lui avez collé l’étiquette d’Ennahdha et de la LPR… » a-t-il déploré.
Par ailleurs il faut noter que d’après des témoins oculaires, les commerçants ambulants du grand Tunis qui se sont vus interdits de s’installer dans les différentes ruelles de la capitale pendant des mois, ont été ce matin les premiers à avoir célébré le départ d’Omar Mansour. Des dizaines d’entre eux se sont précipités tôt le matin sur les places de la capitale pour exposer leurs marchandises provenant de la contrebande.