Le spectre de l’inflation continue de planer sur ce pays émergent, défiant les attentes établies par la banque centrale. L’inflation en Turquie a atteint un nouveau sommet en décembre, s’établissant à 64,8 % sur un an, selon les données officielles publiées mercredi. La hausse générale des prix, bien qu’un peu moins élevée que prévu, confirme la tendance à la flambée des prix dans le pays, qui menace le pouvoir d’achat des ménages.
Les produits de première nécessité les plus touchés
Les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont été les plus touchés, avec une hausse de 85 % sur un an. Les prix des transports ont également fortement augmenté, de 73 %, tandis que les prix de l’énergie ont progressé de 70 %. Cette inflation galopante est due à une combinaison de facteurs, notamment la dépréciation de la livre turque, la hausse des prix des matières premières et la politique monétaire expansionniste du gouvernement.
La livre turque s’effondre
La dépréciation de la livre turque, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur face au dollar américain depuis 2021, a fait grimper les prix des importations, notamment des produits alimentaires et des combustibles. La hausse des prix des matières premières, qui est due à la guerre en Ukraine et aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, a également contribué à l’inflation.
La Banque centrale tente de freiner l’inflation
Enfin, la politique monétaire expansionniste du gouvernement, qui a consisté à baisser les taux d’intérêt, a également contribué à alimenter l’inflation. La banque centrale turque a relevé ses taux d’intérêt à sept reprises depuis juin, mais ces hausses ont eu un effet limité sur la inflation.
Toujours est-il que la décision du gouvernement d’augmenter le salaire minimum officiel de près de 50 % risque d’entraîner une nouvelle hausse des prix. L’inflation élevée menace le pouvoir d’achat des ménages turcs. Selon les estimations de la Banque mondiale, le revenu réel des ménages turcs devrait chuter de 15 % en 2023.