L’inflation se stabilise, mais les prix alimentaires continuent de grimper

L’Institut national de la statistique (INS) a dévoilé ce week-end des chiffres qui ne manqueront pas d’alimenter les débats sur le pouvoir d’achat des Tunisiens. Si le taux d’inflation s’est stabilisé à 6,7% en septembre, la pression sur les portefeuilles se poursuit, notamment en raison de la flambée des prix alimentaires.
C’est en effet dans l’assiette des Tunisiens que la hausse générale des prix se fait le plus sentir. Les produits alimentaires ont vu leurs prix bondir de 9,2% sur un an, tirés notamment par la hausse vertigineuse des prix de la viande ovine (+22,8%), des huiles comestibles (+15,1%), des fruits secs (+15%) et du poisson frais (+13,2%). Les légumes frais (+13%), le bœuf (+12,4%) et la volaille (+12,2%) n’ont pas été épargnés par la tendance haussière enregistrée.
Si les prix des produits d’habillement et de chaussures (+9,7%) et des produits d’entretien ménager (+8,3%) ont également contribué à l’inflation globale, c’est bien la hausse des prix des services, notamment ceux de la restauration (+8,8%), qui a pesé sur le pouvoir d’achat des ménages.
La persistance de l’inflation alimentaire, malgré une légère stabilisation globale, suscite de vives inquiétudes. Les ménages les plus modestes sont particulièrement touchés par cette hausse des prix, qui réduit leur pouvoir d’achat et complique l’accès à une alimentation équilibrée.
Les économistes s’interrogent sur les raisons de cette inflation persistante. Si la conjoncture internationale, marquée par des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et une hausse des prix des matières premières, joue un rôle, des facteurs internes, tels que les dysfonctionnements des filières agricoles et les marges bénéficiaires élevées de certains acteurs, pourraient également expliquer cette situation.
Il sied de souligner que des mesures de soutien ciblées, telles que des aides financières pour les familles les plus modestes ou des réglementations pour encadrer les marges bénéficiaires, pourraient être envisagées. Il est, par ailleurs, essentiel d’investir dans la production agricole locale afin de réduire la dépendance aux importations et de renforcer la sécurité alimentaire du pays. Une meilleure coordination entre les différents acteurs de la filière alimentaire permettrait également de limiter les gaspillages et de réduire les coûts de production.

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