Le Conseil Tunisien des Relations Internationales a tenu aujourd’hui un événement d’envergure à l’hôtel Concorde pour discuter de l’impact et de l’avenir de l’initiative « la Ceinture et la Route. » Dans l’arène internationale, la Chine a récemment accueilli le 3ème Sommet dédié à « la Coopération internationale de la Ceinture et la Route » à Pékin. Cet événement a rassemblé des délégués de plus de 130 pays, ainsi que de nombreuses Organisations Internationales, marquant ainsi le point culminant des célébrations du dixième anniversaire de l’initiative « la Ceinture et la Route. »
La genèse de l’initiative
Lancée en grande pompe en 2013, suite aux visites successives du Président chinois Xi Jinping au Kazakhstan et en Indonésie en septembre et octobre de la même année, l’initiative a rapidement séduit l’intérêt de trois quarts des nations de la planète. Plus de 3000 projets de coopération ont vu le jour, mobilisant près de 1 000 milliards de dollars d’investissements chinois, tout en contribuant à la création de quelque 420 000 emplois dans les pays concernés.
Le Sommet de Pékin : Un bilan inspirant
Au sommet de Pékin, les participants ont eu l’opportunité d’explorer les projets d’infrastructure à travers le globe, notamment des réalisations emblématiques telles que le train Chine-Europe, le chemin de fer Chine-Laos, le port de Pirée en Grèce, et la mise en service du chemin de fer Mombasa-Nairobi au Kenya. Les discussions se sont étendues à des domaines clés tels que les énergies renouvelables, l’économie numérique, le renforcement de la connectivité des infrastructures et les échanges entre les peuples.
La vision de Khemais Jhinaoui
C’est dans ce contexte dynamique que l’ancien ministre des Affaires étrangères tunisien, Khemais Jhinaoui, a partagé sa vision. « En 2017, la Tunisie a eu le privilège d’adhérer à la Ceinture et la Route, marquant une étape cruciale dans l’intégration du pays à ce projet d’envergure chinoise. Cette adhésion a ouvert la voie à une coopération plus riche et diversifiée, donnant naissance à des projets significatifs tels que l’hôpital militaire de Sfax et les complexes sportifs à El Menzah et à Ben Arous, pour n’en nommer que quelques-uns », explique-t-il à la rédaction.
Dans ce contexte mondial en perpétuel changement, Khemais Jhinaoui a souligné « l‘impératif de contribuer à un nouvel ordre mondial pacifique et équilibré ». Ces mots résonnent particulièrement à l’heure où le Sommet du G20, qui s’est tenu en septembre 2023 à New Delhi, a annoncé la création d’un projet concurrent sous la forme d’un « couloir économique » liant l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe, tout en évoquant l’élargissement des BRICS par l’inclusion de nouveaux membres lors du dernier Sommet en août 2023 en Afrique du Sud.
L’importance de la coopération tuniso-chinoise
Le colloque a été l’occasion de réfléchir à la coopération tuniso-chinoise cinq ans après la signature du Mémorandum d’Entente scellant l’adhésion de la Tunisie à l’initiative Chinoise en 2017. Les perspectives qui s’offrent à la Tunisie et au Maghreb dans le cadre du FOCAC (Forum sur la coopérations sino-africaine) et du FOCSA (Forum sur la Coopération Sino-Arabe) ont également été au cœur des débats.