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Parmi les études récentes de la Banque africaine de développement (BAD) figure un rapport consacré à l’intégration maghrébine et portant le titre “libérer le potentiel de l’Afrique du Nord grâce à l’intégration régionale”.  Deux constats fondamentaux justifient le choix de ce thème pour réaliser l’étude et engendrer l’intérêt de la BAD.

En effet M. Emmanuel Santi, économiste à la BAD et coordinateur de l’étude pense que l’Afrique du Nord est la région la moins intégrée sur le plan économique dans le monde, puisque le commerce intra-régional est inférieur à 4% de l’ensemble des échanges de la région, alors que le potentiel est énorme avec une diversité des productions, des ressources et des besoins ainsi qu’un degré de développement des économies et des sociétés, différent donc de puissants facteurs d’intensification des échanges.

Nous sommes tout à fait en l’an I de l’intégration économique de l’Afrique du Nord. De son côté M. Jacob Kolster, directeur du département régional Afrique du Nord de la BAD pense qu’un nouvel élan sera pris par les initiatives d’intégration régionale à la faveur du printemps arabe qui a engendré des modifications dans le paysage politique de certains pays.

En effet, les défis à relever par la région sont multiples… ils ont été analysés à travers les problématiques suivantes :

– l’exploitation optimale de l’énorme potentiel énergétique,

– comment faire face aux dangers du réchauffement climatique et aux risques de la dégradation de l’environnement,

– la nécessaire réforme du système bancaire et le renforcement du marché financier,

– le développement des échanges commerciaux et la modernisation des infrastructures de transport,

– l’amélioration des technologies de l’information et de la communication,

– le développement humain sous toutes ses formes.

Les obstacles, peu nombreux, se sont révélés jusqu’ici efficaces pour empêcher l’intégration de l’ensemble du Maghreb malgré les prédispositions favorables et les facteurs de rapprochement.

D’abord, les divergences politiques notamment celles qui divisent le Maroc et l’Algérie à propos du Sahara occidental.

Ensuite, il y a des disparités au niveau des performances économiques entre pays voisins liées plus ou moins au degré d’ouverture du pays aux échanges extérieurs et aux réalisations en matière de réformes de structures, outre les différences qui caractérisent les textes juridiques et les réglementations propres aux différents pays de l’Afrique du nord. Il faut dire que l’existence de nombreux accords préférentiels et complexes sont aussi des obstacles à l’intégration. Au contraire, les atouts et les avantages de l’intégration sont nombreux et variés. 

D’abord, la diversité des richesses naturelles et des ressources du sous-sol : gaz naturel, pétrole, phosphates, nappes d’eau profondes,… une zone côtière prolongée et poissonneuse, une infrastructure hydraulique et de transport non négligeable qui mérite d’être exploitée au mieux de ses potentialités. Des complémentarités fondamentales dans les structures économiques qui suscitent les échanges et le développement des partenariats.

La proximité de l’Europe, un marché prospère pour l’écoulement des produits maghrébins.

Il ne manque plus que la volonté politique et un nouveau modèle de croissance inclusive et durable pour promouvoir l’intégration du Maghreb, surtout que le non-maghreb est évalué à 2% de taux de croissance annuel du PIB et que chaque point de pourcentage se traduit pour notre pays par 15 à 20.000 emplois permanents à créer chaque année.

Par Ridha Lahmar

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