Hichem Mechichi a accordé une interview dimanche soir à la télévision nationale. Une occasion, pour le chef du gouvernement, de faire le point sur la situation épidémique et socio-économique du pays. Il a au passage, mis en avant les principales priorités du gouvernement en ces temps de crise, en déclarant que la santé du citoyen était « une priorité absolue pour le gouvernement ». Voici donc le récapitulatif des principaux points évoqués par Mechichi :
- L’injection de fonds supplémentaires et le recrutement additionnel de personnel médical face à un secteur de la santé qui s’est «désertifié» de ces compétences, selon ses propres termes.
- L’injection de 100 MDT de la part du gouvernement pour combler les dettes de la pharmacie centrale vis-à-vis de ses fournisseurs (800 MDT) assurer l’importation des médicaments vitaux, notamment le vaccin contre la grippe qui est actuellement en rupture de stock, en Tunisie
- L’annonce du Covid_19 comme étant une maladie professionnelle.
- La mise en place d’un système de contrôle des les laboratoires pour suivre de près les prix fixes des tests de dépistage.
- La prise en charge de la part de l’Etat, des lits de réanimation dans les cliniques privées au cas où les malades ne trouveraient pas de place dans les hôpitaux publics. Tout comme il est possible de réquisitionner les cliniques privées si nécessaire
- Concernant le volet économique, Mechichi est revenu sur le projet de loi de Finances 2021 (PLF 2021) et les principales mesures qu’il prévoit. Selon lui, les entreprises publiques doivent rembourser leurs dettes avant d’être réformées. Cette dette est estimée à 4 milliards de dinars. Pour ce qui est de l’économie parallèle, le chef du gouvernement a indiqué que l’Etat doit œuvrer pour encourager l’intégration du circuit informel, en parvenant à un contrat gagnant-gagnant entre les différentes parties.
La hausse des salaires a également été abordée durant cet entretien. Mechichi a expliqué que l’Etat respectait ses engagements, en ayant déjà été signé avec les partenaires sociaux. Des fonds ont été injectés directement par la BCE ainsi que la FED pour aider la Tunisie à sortir de la crise. « La banque centrale est prête à contribuer à trouver une sortie de crise. Il est clair qu’il faut lui accorder un plus grand rôle dans l’économie, comme on peut le voir ailleurs dans le monde » ajoute-il.
- Concernant le volet culturel et la situation des artistes en Tunisie, Mechichi a déclaré travailler sur des projets de fonds, notamment le statut de l’artiste pour les aider à reprendre leurs emplois.
- Suite au drame de Sbeitla, l’Etat a assumé ses responsabilités en limogeant le gouverneur de Kasserine qu’il a qualifié de responsable » compétent » selon Mechichi. Rappelons que le chef du gouvernement avait décidé de limoger le gouverneur de Kasserine à cause d’un accident survenu, mardi 13 octobre, à Sbeitla, au cours duquel un citoyen est décédé suite à la démolition d’un kiosque anarchique par les équipes de la municipalité de Sbeïtla.
- Le chef du gouvernement a abordé les négociations avec la coordination d’El Kamour. Il a dans ce sens, réitéré la position de l’Etat par rapport aux engagements qui doivent être tenus. Il a déclaré que la vanne ne devrait pas rester fermée. « Pour trouver une solution pour Tataouine, nous sommes prêts à discuter avec tout le monde. Nous sommes proches d’un accord en vue d’appliquer ceux de 2017 » a-t-il dit.
- Au sujet du limogeage du ministre des Affaires culturelles, Walid Zidi, il a expliqué que ce dernier n’avait pas respecté les obligations de réserves et de discipline gouvernementale. Le Chef du Gouvernement a, en outre, exclu toute fusion des ministères de la Culture et du Tourisme et de l’Artisanat, étant donné l’importance des dossiers traités par chaque département, tout en affirmant son soutien à tous les travailleurs dans le domaine culturel, notamment dans cette conjoncture actuelle que connait la Tunisie.
- Evoquant sa relation avec le Président de la République, Kaïs Saïed, Méchichi a déclaré : » Sur le plan humain, ma relation avec le président de la République est excellente et basée sur le respect mutuel. Sur le plan institutionnel, elle est régie par les dispositions de la constitution qui fixe les prérogatives de chaque partie. « .
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