La nette victoire du candidat réformateur aux dernières élections, à la barbe des barbus, recèle maints enseignements. Le profil de l’élu cligne, à la fois, vers le champ national et l’univers international. Au plan interne, le succès pointe vers le devenir d’une lutte engagée pour l’émancipation de la féminité même si le nouveau venu n’est guère seul à décider. A l’échelle planétaire, comment ne pas songer au CSP et au combat de Bourguiba ? Nulle part, la remise en cause du patriarcat ne fut et ne sera aisée à mener. L’arrache du khimar par les iraniennes ne cesse de buter sur une extrême brutalité.
L’une des incarcérées mourut emprisonnée. Cette fureur des conservateurs semblait vouer la société à l’invariabilité.
Pourtant, l’échec électoral du candidat conservateur soutenu par ses virulents pareils, débusque la fêlure sociologique de l’appareil politique. Par ce biais, bénéfique, le message iranien dévoile un procès lié à l’universalité.
Si rigide soit-elle, aucune digue liberticide ne saurait résister, advitam, aux vagues successives de l’espoir libératoire. Idwam yonqob erkham.
L’actuelle dynamique intervenue entre le réformisme et le conservatisme soulève une série de problématiques. L’Iran va-t-il assouplir les relations établies avec le grand satan ? L’interrogation lève le voile sur le côté par où les conservateurs avaient du bon. Ils contribuaient aux chances données à l’axe de la résistance au moment où Israël, déchaîné, continue à phagocyter le sol à usurper. Netanyahu parle de paix à l’instant même où il chapeaute les décisions d’annexer les terres palestiniennes par milliers. Dans ces conditions et face aux carnages répétés au vu du monde entier, la position iranienne serait à problématiser.
En effet, l’axe de la résistance, irréductible au conservatisme religieux, oppose la justice avérée à la justice bafouée. Une fois ce nœud gordien élucidé, l’axe de la propagande occidentale dévoile sa fausseté. Israël n’existe pas sans le recours à l’historicité falsifiée.
Le terrorisme prospère là où les médias occidentaux excellent dans l’art de l’occulter.
Le drapeau palestinien agité à l’Assemblée nationale française lève le bouclier de l’accusation adressé à Mélenchon. Le succès de la droite radicale aux pays de la province occidentale maximalise la partialité, le parti pris et la xénophobie.
L’interrogatoire mené par les policiers allemands découvre le racisme des Allemands déchaînés contre les trois Tunisiens agressés dont l’un fut tué.
Le 6 juillet, à Tel Aviv, les manifestants exigent de Netanyahu de parapher l’accord avec le Hamas pour obtenir le retour des otages, mais le cerbère de l’entreprise génocidaire perpétue sa procédure meurtrière avec les bombes américaines lâchées sur les réfugiés affamés. Pareille monstruosité ne laisse aux Palestiniens qu’une possibilité, celle de lutter. Sur ce point, décisif, l’Iran, avec son président réformateur, ne saurait caresser ni le grand, ni le petit satan.
Pour l’instant, les militaires israéliens ciblent, un à un, les commandants palestiniens. Mais Netanyahu et les faucons du cabinet de guerre, protégés par le dôme de fer, méritent-ils d’être sur terre ? Semblable irréciprocité serait à rectifier. « Dent pour dent » prescrit la règle des amants et des belligérants.
Mais, en dernière cogitation, la fraternisation seule parviendrait à biffer la haine et les rêves d’extermination. « Vous n’êtes les uns vis-à-vis des autres ni hommes, ni femmes, ni blancs, ni noirs, ni maîtres, ni esclaves, ni juifs, ni arabes, tous vous êtes un sous le ciel étoilé », dirait le Christ corrigé, revu et actualisé.
Massoud Pezeshkian disait : « Nous nous opposons à tout comportement violent et inhumain, notamment envers nos sœurs et nos filles ».
Ce propos, illustré par l’opposition à l’assassinat carcéral de Mahsa Amini pointe vers le genre d’électeurs qui élirent le réformateur.
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