Face à une pénurie de personnel soignant sans précédent, l’Italie se tourne de plus en plus vers l’étranger pour pallier ses besoins. Les infirmières tunisiennes sont particulièrement visées par les recruteurs italiens, notamment dans les régions comme l’Émilie-Romagne.
Grâce à un décret facilitant les procédures d’embauche, les professionnels de santé tunisiens trouvent de plus en plus facilement du travail dans la Péninsule. Le consortium Solco a déjà accueilli 25 infirmiers tunisiens, tandis que le géant de la santé, le groupe San Donato, ambitionne d’en recruter 300 supplémentaires cette année. Ces arrivées s’ajoutent aux quelque 38 000 étrangers déjà exerçant en Italie, principalement originaires de Roumanie, de Pologne et d’Albanie.
Une aubaine pour les infirmières tunisiennes, mais des questions se posent
Pour les infirmières tunisiennes, ces offres d’emploi représentent une opportunité de développer leur carrière et d’améliorer leurs conditions de vie. Les recruteurs italiens prennent en charge les frais de transport et offrent un accompagnement administratif, facilitant ainsi leur intégration.
Toutefois, cette solution d’urgence ne résout pas les problèmes structurels du système de santé italien. « Recruter à l’étranger est un pansement sur une jambe de bois », déplore Luca Lanzillotti du syndicat Uilflp à Nova. Selon lui, il est urgent d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail pour fidéliser le personnel local.
Une procédure simplifiée, mais encadrée
Le recrutement d’infirmières étrangères en Italie est régi par une procédure spécifique. Les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés, doivent demander une autorisation de travail au Bureau de l’immigration. Cette procédure est simplifiée pour les infirmières, mais elle n’échappe pas à certaines conditions. La qualification de l’infirmière doit être reconnue par le ministère de la Santé italien et elle doit s’inscrire au registre professionnel approprié.
Si l’arrivée massive d’infirmières étrangères permet de répondre à un besoin urgent, elle soulève également des questions sur les conditions d’exercice et l’intégration de ces professionnels dans le système de santé italien. Il est essentiel de veiller à ce que ces recrutements se fassent dans le respect des droits des travailleurs et à ce que les infirmières étrangères bénéficient des mêmes conditions que leurs collègues italiens.
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