Ennahdha a-t-elle fait pression sur l’Instance Vérité Dignité (IVD) pour interdire la diffusion de l’audition du témoignage d’une victime des tirs de chevrotine à Siliana (sous le gouvernement de la Troïka) ? Kamel Gharbi, président de la Ligue Tunisienne de la Justice Transitionnelle affirme que oui.
Gharbi a, dans une déclaration accordée à l’édition hebdomadaire « Assabah al ousboui », poité du doigt Rached Ghannouchi lui-même l’accusant d’avoir agi dans ce sens a activement œuvré pour empêcher la diffusion dudit témoignage.
De toute évidence, et quoi qu’on fasse, on n’oubliera pas que le gouvernement de la Troïka, conduit par Hammadi Jebali, avait ordonné de mater la rebellion des citoyens de Siliana de recourir aux tirs de chevrotine. C’était au mois de novembre 2012. Quelle coincidence.
Quatre années plus tard, les résultats de la commission chargée de l’enquête sur les dérapages enregistrées à Siliana ont été jetées aux calandres grecques.
Alors que tout le monde, et malgré la polémique autour des auditions à l’IVD, commence à croire que l’on est en train d’écrire une nouvelle page de notre histoire, il est inadmissible que l’on taise certaines vérités, si cela est vraiment le cas. Cette ingérence, si elle a eu lieu, jette un grand discrédit sur les maîtres d’oeuvre de ces auditions, à savoir l’IVD, et torpille le processus de la justice transitionnelle. Souhaitons que cela n’est pas le cas.
Kamel Gharbi ne s’est pas arrêté là, il va jusqu’à accuser le leader d’Ennahdha d’avoir fourni des garanties à des figures de l’ancien régime, qu’ils n’écoperaient que de peines symboliques.