Loi de finances: Les contours du budget 2025 se précisent

Les députés tunisiens ont franchi une étape cruciale en adoptant les deux premiers articles du projet de loi de finances pour 2025. Ces votes, marqués par une forte mobilisation de l’hémicycle, ont mis en lumière les enjeux économiques et sociaux auxquels le pays est confronté.
Le projet de loi de finances 2025 prévoit des recettes totales de 50,028 milliards de dinars, soit environ 14 milliards d’euros, et des dépenses de 59,828 milliards de dinars, soit près de 17,7 milliards d’euros. Ce qui laisse un déficit budgétaire de 9,8 milliards de dinars, équivalent à 2,9 milliards d’euros. Ce déficit important sera principalement financé par l’endettement, qui pourrait peser sur la soutenabilité des finances publiques à moyen terme.
Les députés ont voté à une large majorité en faveur des deux premiers articles. L’article 1, qui définit les recettes et les dépenses, a été adopté par 100 voix pour, 8 abstentions et 11 contre. L’article 2, qui détaille les sources de financement, a recueilli 109 voix pour, 11 abstentions et 13 contre. Malgré ce soutien, de nombreux députés de l’opposition ont exprimé leurs réserves, mettant en avant les risques d’une politique budgétaire trop restrictive et les conséquences sociales potentielles.
Pour combler le déficit, le gouvernement prévoit d’augmenter les recettes fiscales. Ces mesures, qui devraient peser sur le pouvoir d’achat des ménages, ont suscité de vives critiques. Les syndicats et les organisations de la société civile craignent une augmentation de l’inflation et une dégradation du niveau de vie des Tunisiens. Les impôts directs, qui représentent la majeure partie des recettes fiscales (45,249 milliards de dinars), devraient être particulièrement sollicités.
Pour couvrir le reste des dépenses, l’État tunisien compte sur les autres recettes fiscales (4,429 milliards de dinars) ainsi que sur des dons (350 millions de dinars). Cependant, l’endettement restera une source de financement majeure pour combler le déficit.

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