Loi électorale : et si on interrogeait directement les tunisiens ?

Depuis sa remise au goût du jour, la loi électorale, avec les nouveaux amendements exclusifs proposés par le gouvernement, continue de susciter la polémique. Adoptée par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la loi va désormais dépendre de Carthage et de sa promulgation par le Chef de l’État. Même l’instance provisoire du contrôle de la constitutionnalité des lois n’a accepté aucun recours déposés contre le texte.
Et si le peuple devait intervenir pour trancher ? C’est la proposition formulée par Nabil Karoui, patron controversé de Nessma TV et du parti Au Cœur de la Tunisie, qui s’était adressé, dans une déclaration radiophonique, au président de la République. Un référendum doit, de ce fait, être organisé afin de trancher sur la question. Selon Karoui, plus de 50% des tunisiens seront affectés par cette loi.
La proposition n’est pas mauvaise en soi. Le peuple doit effectivement participer à la prise de décision concernant une loi qui demeure, objectivement et sans parti pris, très contestable.
Selon certains constitutionnalistes, le projet vise à réguler le jeu démocratique en empêchant ceux qui veulent profiter de leur capital associatif pour faire de la politique. C’est plausible. Néanmoins, le tempo a été très mal choisi, étant donné que les amendements n’ont été proposés qu’après la montée en flèche de Nabil Karoui et de 3ich Tounsi dans les sondages. Des sondages, certes, très contestables, mais qui donnent néanmoins une petite idée sur la position des tunisiens.
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, va-t-il accepter la proposition de Nabil Karoui ? Ce qui est certain, c’est que le feuilleton de la loi électorale n’est pas encore terminé. Il faut rappeler, dans ce contexte, que plus de 60% des tunisiens seraient contre les nouveaux amendements de la loi électorale, mais c’est selon un sondage réalisé par Sigma Conseil, ce qui lui ôte toute sa crédibilité compte tenu du parti pris de Hassen Zargouni, patron de Sigma Conseil, en faveur de Nabil Karoui. Un référendum permettra, de ce fait, de mettre fin à un débat trop politisé et qui n’a que trop duré.

F.K

Related posts

Un convoi vers la prison de Belli en soutien à Abir Moussi

Tunisie : Après le privé, vers la fin de la sous-traitance dans le secteur public

L’ancien député Walid Jalled condamné à six ans de prison