L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie a annoncé l’ouverture d’un processus de recrutement pour des offres d’emploi en Italie à destination des jeunes Tunisiens. Ces opportunités concernent principalement les secteurs de la construction, de la logistique et de l’installation de surfaces solides. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme Thamm Plus, financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par l’OIM en collaboration avec le ministère italien de l’Intérieur. Les candidats intéressés doivent déposer leur dossier auprès de l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (Aneti) et s’inscrire via une plateforme en ligne dédiée.
Pour être éligibles, les candidats doivent être âgés de 18 à 35 ans et être titulaires d’un certificat de compétence ou d’un diplôme professionnel équivalent, ou avoir réussi un test validant leurs compétences dans les secteurs concernés. Ce programme s’intègre dans le projet « Vers une gouvernance mondiale des migrations et de la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique du Nord », porté par l’OIM et l’association Elis. Il s’aligne également sur le Plan Mattei, une initiative du gouvernement italien visant à renforcer les partenariats avec l’Afrique, notamment dans le domaine de la formation professionnelle.
Formation technique et linguistique pour les candidats retenus
Les jeunes Tunisiens sélectionnés bénéficieront d’une formation technique et linguistique certifiée avant leur intégration sur le marché du travail italien. Cette étape est essentielle pour répondre aux besoins croissants de l’économie italienne, qui fait face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Selon les estimations de l’enquête Excelsior, l’Italie aura besoin de 4 à 4,1 millions de travailleurs sur la période 2022-2026, dont une partie significative sera liée à la mise en œuvre du Plan national de relance et de résilience (PNRR), financé par le fonds Next Generation EU de l’UE.
Le dernier Décret Flux 2022, publié le 29 décembre 2022, illustre cette demande : plus de 250 mille candidatures ont été déposées pour 82 705 postes disponibles. Les secteurs les plus concernés sont la construction, le bâtiment, ainsi que les métiers techniques comme les soudeurs et les électriciens. Cependant, d’autres professions, notamment dans le domaine de la santé, sont également en forte demande.
Recrutement d’infirmiers tunisiens pour répondre aux besoins italiens
En parallèle, l’Italie recrute de plus en plus d’infirmiers tunisiens pour répondre aux besoins de ses établissements de santé privés. Des régions comme l’Émilie-Romagne ont intensifié leurs efforts pour attirer ces professionnels, simplifiant les procédures d’embauche grâce au décret sur les flux. Par exemple, le consortium Solco a embauché 25 infirmiers tunisiens en 2023, tandis que le groupe San Donato prévoit d’en recruter 300 d’ici 2025. Ces nouveaux arrivants viendront s’ajouter aux 38 mille infirmiers étrangers déjà actifs en Italie.
Parmi les nationalités les plus représentées dans le secteur infirmier italien, la Roumanie arrive en tête avec 12 mille professionnels, suivie de la Pologne (2 mille), de l’Albanie (1 848), de l’Inde (1 842) et du Pérou (1 500). La Tunisie, avec ses infirmiers qualifiés, pourrait rapidement rejoindre ce classement.
Ce programme de recrutement et de formation représente une opportunité pour les jeunes Tunisiens de trouver un emploi qualifié à l’étranger, tout en bénéficiant d’une formation adaptée aux besoins du marché italien. Pour l’Italie, il s’agit d’une solution pour combler le déficit de main-d’œuvre dans des secteurs clés de son économie.