L’ONU salue la reprise limitée de l’aide à Gaza, mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan

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Le chef des affaires humanitaires de l’ONU a salué la décision d’Israël d’autoriser l’entrée d’une aide limitée à Gaza après 11 semaines de blocus total, mais a estimé que ce n’était pas suffisant.

Tom Fletcher a déclaré lundi dans un communiqué que neuf camions de l’ONU avaient été autorisés à entrer par le point de passage sud de Kerem Shalom plus tôt dans la journée.

« Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins urgents… On nous a assuré que notre travail serait facilité par des mécanismes existants et éprouvés. Je suis reconnaissant de cette assurance et de l’accord d’Israël sur les mesures de notification humanitaire qui réduisent les immenses menaces sécuritaires liées à l’opération », a-t-il affirmé.

Alerte face aux bombardements israéliens

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU s’est déclaré lundi alarmé par l’intensification des frappes aériennes et des opérations terrestres à Gaza, « qui ont causé la mort de centaines de civils palestiniens ces derniers jours, dont de nombreuses femmes et enfants, et, bien sûr, des ordres d’évacuation à grande échelle ».

António Guterres a réitéré son appel à l’acheminement rapide, sûr et sans entrave d’une aide humanitaire à grande échelle, directement aux civils, afin d’éviter la famine, d’atténuer les souffrances généralisées et de prévenir de nouvelles pertes en vies humaines.

Lundi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a déclaré que M. Guterres « saluait les efforts continus des médiateurs pour parvenir à un accord à Gaza. Il a averti à plusieurs reprises que la poursuite des violences et des destructions ne ferait qu’aggraver les souffrances des civils et accroître le risque d’un conflit régional plus large ».

Il a ajouté que le Secrétaire général « rejetait fermement tout déplacement forcé de la population palestinienne ».

Minimiser les risques de vol d’aide

Le chef de l’humanitaire de l’ONU, M. Fletcher, a affirmé dans sa déclaration qu’il était déterminé à garantir que l’aide de l’ONU parvienne à ceux qui en ont le plus besoin et à minimiser tout risque de vol par le Hamas ou d’autres militants combattant les forces israéliennes dans la bande de Gaza.

Il a déclaré que le Bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA), avait des attentes réalistes : « Compte tenu des bombardements incessants et de la famine aiguë, les risques de pillage et d’insécurité sont importants ».

Les travailleurs humanitaires de l’ONU sont déterminés à faire leur travail, même dans ces conditions, a-t-il déclaré, remerciant ses collègues humanitaires pour leur courage et leur détermination.

Plan concret

« Les quantités limitées d’aide actuellement autorisées à entrer à Gaza ne sauraient bien sûr se substituer à un accès sans entrave aux civils dans un tel besoin », a poursuivi M. Fletcher.

« L’ONU dispose d’un plan clair, concret et fondé sur des principes pour sauver des vies à grande échelle, comme je l’ai exposé la semaine dernière ».

Il a appelé les autorités israéliennes à :

  • Ouvrir au moins deux points de passage vers Gaza, au nord et au sud ;
  • Simplifier et accélérer les procédures, ainsi que supprimer les quotas limitant l’aide ;
  • Lever les obstacles à l’accès et cesser les opérations militaires au moment et à l’endroit où l’aide est acheminée ;
  • Permettre aux équipes de l’ONU de couvrir l’ensemble des besoins : nourriture, eau, hygiène, abris, santé, carburant et gaz pour la cuisine

Prêt à intervenir

  1. Fletcher a déclaré que pour réduire les pillages, l’aide doit être acheminée régulièrement et que les humanitaires doivent être autorisés à emprunter plusieurs itinéraires.

« Nous sommes prêts et déterminés à intensifier notre opération vitale à Gaza et à répondre aux besoins des populations, où qu’elles se trouvent », a-t-il souligné, appelant à nouveau à la protection des civils, à la reprise du cessez-le-feu et à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

Il a conclu en affirmant que l’opération serait difficile, « mais que la communauté humanitaire saisirait toutes les opportunités qui se présenteraient ».

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