L’Opep+ relance sa production, entraînant une baisse des cours du pétrole

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L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a confirmé son plan de hausse progressive de la production à partir d’avril 2025, une décision qui a immédiatement impacté les marchés pétroliers. Dans un communiqué publié lundi soir, le cartel a réaffirmé son intention de réintroduire progressivement 2,2 millions de barils par jour sur le marché, conformément à l’accord du 5 décembre 2024. Cette annonce a provoqué une chute des cours du pétrole, le baril de Brent, référence pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, tombant brièvement à 69,75 dollars, son plus bas niveau depuis septembre dernier.

L’assouplissement des vannes pétrolifères marque un changement de stratégie pour l’Opep+, qui avait jusqu’ici repoussé à trois reprises l’échéance de cette augmentation lorsque le Brent descendait sous les 75 dollars. Si le cartel respecte son plan de réintroduire 120 mille barils supplémentaires par mois pendant 18 mois, le Brent pourrait se stabiliser dans une fourchette de 60 à 70 dollars, avec une offre excédentaire qui augmentera progressivement.

Huit pays concernés par la hausse de production
La réintroduction de barils sur le marché concerne huit membres de l’Opep+ : l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman. Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management, souligne que « la Russie a probablement joué un rôle clé dans cette décision ». En effet, Moscou cherche à conclure un accord favorable en Ukraine, ce qui l’a poussée à s’aligner sur la volonté de Donald Trump de faire baisser les prix du pétrole pour lutter contre l’inflation.

Lors du forum de Davos en janvier dernier, Donald Trump avait explicitement demandé à l’Arabie saoudite et à l’Opep de réduire les coûts du pétrole. Cette pression semble avoir porté ses fruits, d’autant plus que des négociations sur l’Ukraine entre la Russie et les États-Unis se sont déroulées à Riyad, réunissant les trois plus grands producteurs de pétrole.

Un équilibre délicat à maintenir
La décision de l’Opep+ intervient dans un contexte complexe. D’une part, l’administration Trump a annulé la licence d’exploitation de Chevron au Venezuela, ce qui devrait réduire la production pétrolière du pays de 100 mille barils par jour, selon Arne Lohmann Rasmussen, dont les constats sont rapportés par l’AFP. D’autre part, la « pression maximale » exercée par Washington sur l’Iran pourrait libérer de l’espace pour une hausse de la production de l’Opep+ sans trop impacter les prix, estime Jorge Leon de Rystad Energy.

Les différentes augmentation progressives de production de brut ne sont pas uniquement motivée par les pressions extérieures. Certains membres de l’Opep+, comme le Kazakhstan et l’Irak, ont régulièrement dépassé leurs quotas de production ces derniers mois, posant des questions sur la conformité au sein du groupe. Par ailleurs, une baisse trop importante des prix, en dessous de 60 dollars, pourrait nuire aux producteurs américains, dont la rentabilité serait compromise. Il s’agit donc pour l’Opep+ de maintenir un « équilibre délicat » pour satisfaire à la fois les producteurs et les consommateurs.

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