Dans un communiqué publié ce mercredi soir, l’Organisation tunisienne des Jeunes Médecins (OTJM) a annoncé la suspension de la grève qui était initialement prévue pour demain, jeudi 3 juillet 2025. Cette décision fait suite à une réunion tenue entre les représentants de l’OTJM et ceux du Conseil de l’Ordre des Médecins, au cours de laquelle un premier cadre de dialogue a été rétabli.
L’OTJM a précisé qu’une nouvelle réunion aura lieu demain en présence des différentes parties concernées, à savoir le ministère de tutelle, le Conseil de l’Ordre des Médecins, ainsi que des médiateurs indépendants choisis par l’organisation elle-même. Cette rencontre vise à poursuivre les discussions autour des revendications des jeunes médecins et à trouver des solutions concrètes aux problématiques soulevées.
La tension entre les jeunes médecins et le ministère de la Santé a connu une nette escalade ces derniers jours, marquant un tournant dans un climat déjà tendu. Un profond malaise s’installe au sein du corps médical en début de carrière, alimenté par un sentiment grandissant d’abandon, d’injustice et de manque de reconnaissance.
Dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, le président de l’Organisation Tunisienne des Jeunes Médecins (OTJM), Wajih Dhakkar, a souligné que la crise actuelle dépasse la simple revendication matérielle : « Il s’agit avant tout d’une crise de reconnaissance et de dignité pour une profession qui constitue un pilier fondamental du système de santé tunisien », a-t-il affirmé.
Il a par ailleurs dénoncé des situations alarmantes dans plusieurs établissements hospitaliers publics, où des jeunes médecins exercent depuis plusieurs années sans percevoir de rémunération régulière. Il a également tiré la sonnette d’alarme sur la précarité juridique et sociale dans laquelle se trouvent nombre de praticiens : « Des médecins travaillent dans des hôpitaux publics sans statut légal, sans contrat fixe, sans couverture sociale, et même sans droit à une carte de soins », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministère de la Santé, a indiqué que “la majorité des revendications des internes et des résidents avaient d’ores et déjà reçu une réponse favorable”. Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, le chef de cabinet du ministre de la Santé, Mabrouk Aounallah, a affirmé que les demandes des jeunes praticiens s’articulent autour de six axes principaux : la validation effective des stages, les modalités du service national, le versement et la revalorisation des primes de garde, l’augmentation du nombre de postes disponibles pour les gardes hospitalières, ainsi qu’une amélioration globale de la grille salariale.