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Au terme de la commission administrative nationale tenue mardi 4 janvier à Hammamet sous la présidence de son secrétaire général Noureddine Taboubi, l’Union générale des travailleurs tunisiens a publié un communiqué où elle souligne l’importance de fixer les dates des élections compte tenu des réserves qu’elles suscitent.
« Les élections constituent une étape essentielle qui met fin à la situation exceptionnelle, mais elles ne rompent pas avec l’exclusion et la politique du passage en force sans tenir compte des acquis de la société tunisienne », écrit la centrale syndicale qui considère que « la consultation nationale électronique ne peut remplacer un véritable dialogue, car elle ne représente pas les segments les plus larges de la société et ses forces nationales, ainsi qu’en raison de l’ambiguïté de ses mécanismes, l’absence de moyens de contrôle, des dangers d’ingérence dans son déroulement et d’influencer ses résultats, et du choix des questions soumises à toutes les possibilités et qui peuvent ne pas différer beaucoup des résultats d’un sondage d’opinion ».
* »Le moment est venu pour ouvrir les dossiers d’Attasfir, des assassinats politiques et du pillage de l’argent public »
Les participants au conseil administratif ont par ailleurs exprimé leur crainte que la consultation électronique ne soit un outil pour imposer un fait accompli et atteindre un objectif prédéterminé, en plus de l’exclusion délibérée de partis et d’organisations qui n’ont pas été impliqués dans une quelconque atteinte aux intérêts du pays, car il s’agit d’un moyen qui peut conduire à un monopole du pouvoir et à l’abolition de l’opposition et de toute autre autorité de régulation.
Ils ont souligné la nécessité de respecter les droits et libertés, de faire respecter la loi, d’assurer l’indépendance de la justice et d’arrêter le harcèlement des juges, appelant à une réforme urgente de l’appareil judiciaire afin qu’il joue son rôle de justice, d’application de la loi et de garantie de procès équitables.
« Le temps de l’impunité est révolu, personne n’étant au dessus de la responsabilité et de la reddition des comptes quelle que soit sa position ou son affiliation. Le moment est venu d’ouvrir les dossiers d’Attasfir, des assassinats politiques et du pillage de l’argent public », conclut la centrale syndicale.
H.A.