Suite aux mesures exceptionnelles prises par le Président de la République conformément à l’article 80 de la Constitution et afin de prévenir le danger imminent et rétablir le fonctionnement normal des rouages de l’Etat et au vu de l’épidémie du Covid-19, le bureau exécutif de l’union générale tunisienne du travail convoquée en urgence, s’est déclarée attachée à la nécessité de respecter en tout état de cause, la légitimité constitutionnelle.
Dans un communiqué officiel publié lundi, la centrale syndicale a également souligné que les mesures exceptionnelles prises par le président devraient s’accompagner d’un ensemble de garanties constitutionnelles pour un retour normal des institutions étatiques, avec le respect des droits et des libertés, y compris les droits économiques et sociaux. Tout changement politique doit en effet s’opérer dans le cadre d’une feuille de route participative claire qui définit des objectifs et un calendrier qui rassure la population et dissipe les peurs.
Selon le texte de la déclaration publiée par son bureau exécutif, l’UGTT a exprimé son rejet de tout parti, quelle que soit sa position ou son motif, susceptible de recourir à la violence ou de recourir à de la politique de récupération, ou régler ses comptes.
L’union syndicale espère une sortie sereine de cette étape délicate et difficile que traverse le pays. Dans ce contexte, le Syndicat a salué l’institution militaire et a appelé toutes les parties à l’éloigner des querelles politiques, croyant en la noblesse de cette institution, son patriotisme et son attachement inconditionnel à la protection de la sécurité de la nation et du peuple.
Il a également insisté sur la révision des mesures prises par le pouvoir judiciaire pour garantir son indépendance. Il a également salué les mouvements sociaux et populaires pacifiques dans de nombreuses régions, tout en condamnant la méthode répressive adoptée par le gouvernement à leur égard et qui a conduit à la violation des libertés et l’arrestation de nombreux militants.
Dans sa déclaration, le Syndicat a rappelé que la crise dans laquelle s’est embourbé le pays a fait l’objet d’alertes à plusieurs reprises par l’UGTT, notant que celle-ci a atteint son maximum aujourd’hui au point de perturber les rouages de l’État, de détériorer les conditions sociales et économiques et d’approfondir la discorde, les manifestations généralisées, la propagation de la corruption et le pillage de l’argent public, notamment de la part de lobbies et des partis influents qui ont violé les droits et le pays et les ont hypothéqués dans une politique religieuse dangereuse qui a négligé la souveraineté nationale.