Le mémorandum d’accord signé par la Tunisie et l’Union Européenne (UE) le dimanche 16 juillet 2023 a fait couler beaucoup d’encre. La Diplomatie tunisienne a publié l’intégralité de son contenu, mais celui-ci reste, à bien des égards, peu clair compte tenu des interprétations qui peuvent être faites.
Parmi les points qu’il convient de rappeler et qui n’ont pas été forcément évoqués dans le document et encore moins par la dirigeants européens lors du point presse du dimanche, c’est que l’UE a promis deux enveloppes.
La première est d’une valeur de 105 millions d’euros qui devrait appuyer les efforts de la Tunisie dans la lutte contre la migration clandestine. La date du décaissement n’a pas été précisée. La seconde, pour sa part, est d’une valeur de 900 millions d’euros, et on connaît quand va-t-elle être décaissée: après l’obtention du prêt du Fonds Monétaire International (FMI) par la Tunisie.
Et sur ce plan, rien n’est encore joué. En effet, l’institution de Bretton Woods exige encore l’engagement des réformes structurelles dans notre pays, notamment sur le plan des subventions de l’énergie et de l’alimentation, mais le président Kaïs Saïed ne l’entend pas de cette oreille.
Cela signifie que la Tunisie est revenue, en partie, au point de départ. Certes, le mémorandum d’accord comprend des points positifs, notamment sur les énergies renouvelables et le soutien au budget de l’État, mais il demeure insuffisant et peut-être désavantageux pour la Tunisie.
D’autre part, cette dernière doit s’assurer que son administration et ses appareils soient capables d’appliquer les termes du mémorandum. D’autres questions ont le mérite d’être posées. On est en droit de s’interroger sur l’absence du soutien africain: la Tunisie a fait face, seule, à l’UE. Bien entendu, il y aura le Congrès de l’Immigration de Rome du dimanche 23 juillet 2023 qui réunira les Chefs d’État et de gouvernements africains, en plus du président Kaïs Saïed, mais des observateurs affirment que le mémorandum de Tunis du 16 juillet 2023 est tout sauf avantageux pour notre pays.
D’autres critiques, plus positives, affirment que c’est un pas considérable vers la résolution de la crise migratoire en Tunisie et, pourquoi pas, en Afrique. Au-delà des considérations économiques et géopolitique, il s’agit et il faut le rappeler, de vies humaines qui sont en jeu.
F. K