Pour sa première visite dans un pays de l’Afrique du Nord, Federica Mogherini Vice-présidente et Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, n’a rien oublié ou presque. Hormis les entretiens qu’elle a eus avec le président de la République, le Chef du gouvernement , le ministre des Affaires étrangères et les représentants de la société civile, elle a tenu à réaffirmer le soutien de l’Union européenne à la Tunisie en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de son processus de développement.
Pour Mme Federica Mogherini la visite qu’elle a entreprise en Tunisie vient à point nommé. Visiter notre pays après sa prise de ses nouvelles fonctions de Représentante de l’UE est une opportunité pour donner un signal fort à la coopération qui lie la Tunisie à l’UE. Cela est d’autant plus important, rappelle-t-elle « que cette visite survient au moment où un nouveau gouvernement vient d’être constitué ».
Pour cette raison, elle a réitéré dans le point de presse qu’elle a tenu à Tunis le 13 février 2015, l’engagement de l’UE à renforcer son partenariat privilégié avec la Tunisie et son soutien au processus démocratique de notre pays, affirmant en substance que « le chemin parcouru par la Tunisie en 2014 est exemplaire et peut inspirer et susciter ailleurs l’espoir de plus de liberté et de démocratie. » A ce propos, la déclaration de soutien de Mogherini est sans équivoque, « L’UE est décidée à soutenir les Tunisiens dans la poursuite de leurs objectifs : consolider les acquis démocratiques, assurer la sécurité dans le respect des libertés fondamentales, et entreprendre les réformes socio-économiques nécessaires pour faire de la Tunisie un pays plus prospère et plus juste »
Une grande importance est accordée aux jeunes dans le programme de coopération et l’Union européenne veut, selon la Vice-présidente « soutenir les jeunes tunisiens », néanmoins, dans un point de presse tenu le 13 février, elle a souligné « c’est au gouvernement tunisien de trouver des solutions notamment au chômage ». Elle a, d’ailleurs, exprimé sa détermination à faire en sorte que la coopération tuniso-européenne se concentre sur la situation actuelle et future des jeunes tunisiens qui sont « le moteur du changement, du développement et de la démocratie du pays ».
Un défi commun
En matière de sécurité, Ferederica Mogherini a indiqué qu’il existe une concordance de vues entre la Tunisie et l’UE concernant le terrorisme, « ce défi commun », précisant que des discussions ont été faites sur « les mesures et actions à mener ensemble sur le plan de la sécurité comme l’échange d’informations et de bonnes pratiques. »
En ce qui concerne la situation en Libye, Mogherini a réaffirmé « son soutien aux efforts menés par le représentant de l’ONU visant à ce que le dialogue entre les parties concernées mène à la paix et à la sécurité ».
Au sujet de la coopération avec la Tunisie, elle a précisé qu’il a été convenu de poursuivre les efforts et l’utilisation des instruments existants pour soutenir le processus de réformes économiques et sociales, de manière à consolider la transition démocratique ». Elle a annoncé à ce propos, la réunion au mois de mars prochain du conseil de partenariat tuniso-européen à Bruxelles, pour approfondir l’examen et donner une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale.
Par ailleurs, des réformes seront entreprises, estime Mogherini, en matière d’octroi de visas et concernant la libre circulation. L’ouverture des pourparlers se rapportant à un éventuel accord de libre-échange complet et approfondi, et à un « partenariat de mobilité » prévoyant des mesures de facilitation des visas est à l’ordre du jour. Ses rencontres avec les représentants de la société civile, a-telle estimé, ont été utiles. Elles lui ont permis d’avoir une idée plus claire sur les attentes, les préoccupations et les espoirs de cette société civile qui a été le moteur du changement en Tunisie. Et de conclure qu’elle se sent personnellement engagée de faire en sorte que la coopération dans ce dernier domaine arrive à cibler la situation actuelle et future des jeunes tunisiens.
Hajer Ajroudi