Si le soulèvement de 2011 visait, entre-autres, à mettre fin à la corruption en Tunisie, on constate que, 9 ans plus tard, ce n’est pas encore gagné. La perception des Tunisiens par rapport à ce phénomène est toujours aussi sceptique. Le cabinet One To One, spécialisé dans les sondages d’opinions, a donné un aperçu de cette perception en chiffres. C’était lors d’une conférence de presse organisée, mercredi 30 septembre 2020 l’hôtel Laico de Tunis, durant laquelle il a présenté les résultats de son Afrobaromètre.
Selon une enquête menée par le cabinet, 71% des Tunisiens estiment que la corruption constituent encore un problème majeur dans le pays, contre 16% qui disent qu’il est plutôt mineur. 63% de nos concitoyens affirment que le niveau de la corruption a augmenté de « quelques peu » ou de « beaucoup » courant 2020. Sans doute, ils se sont souvenus, entre-autres, de l’affaire du conflit d’intérêts impliquant l’ancien Chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh. Dans ce même contexte, 69% des Tunisiens affirment que les performances du gouvernement sont insuffisantes dans la lutte contre la corruption. Ces chiffres soulignent, pour résumer, un fait réel et qui prend de l’ampleur : les Tunisiens n’ont pas confiance dans les pouvoirs publics dans cette guerre contre la corruption, d’autant plus qu’ils estiment que le pays reste rongé par ce fléau.