Lors de sa visite en Corée du Sud du 6 au 12 mars 2017, la délégation de l’Instance nationale de lutte contre la corruption ( INLUCC) a déclaré qu’elle a été bien accueillie par les responsables de l’agence coréenne de coopération internationale. Ces derniers ont exprimé leur disposition à mieux soutenir les initiatives de l’INLUCC . Rappelons que les aides techniques et matérielles fournies par l’Agence coréenne au profit de l’Etat tunisien et ses institutions y compris l’INLUCC ont dépassé la barre des 12 millions de dollars depuis 2011. La délégation tunisienne a d’abord visité l’Instance coréenne de lutte contre la corruption et de la protection des droits du citoyen. Il s’agit d’une institution publique à l’instar de l’INLUCC et est considérée comme un exemple à suivre dans le monde, particulièrement dans les pays en voie de développement qui connaissent une transition démocratique dans le domaine de la bonne gouvernance, l’intégrité et la transparence . La délégation tunisienne a découvert que le fonctionnaire coréen, dans le secteur public, est obligé par la loi de bénéficier de 2 heures de formation par an en matière de lutte contre la corruption.
La commission coréenne appelle augmenter le nombre d’heures de cette formation pour atteindre 10 heures par an. La loi coréenne oblige, par ailleurs, toutes les institutions publiques à publier les résultats de l’évaluation de son intégrité selon un programme d’évaluation sur son site et sur les médias.
Le président de l’INLUCC, Chawki Tabib, n’a pas caché sa surprise en découvrant que la police coréenne a obtenu a obtenu la meilleure évaluation d’intégrité et de transparence en 2016, ce qui prouve le sérieux, et la grande volonté de lutte contre la corruption et du respect de la loi dans ce pays. Ceci explique selon le président de l’INLUCC une partie du succès économique de la Corée du Sud.
De plus, la délégation tunisienne a pris connaissance des dernières techniques de lutte contre la corruption et de la dénonciation outre les moyens de surveillance publique et sociale et l’intéraction quotidienne et instantanée entre les citoyens et l’administration par 14 langues différentes. La dénonciation étant autorisée pour les étrangers et c’est le même système qui va entrer en vigueur en Tunisie à travers une plateforme électronique de dénonciation objet d’une convention tripartite qui a été signée en février 2016 entre l’agence coréenne , l’INLUCC et le ministère de la fonction publique. Parmi les résultats attendus de cette visite, le président de l’INCLUCC cite l’instauration d’un système coréen de gestion pour la gestion des ressources dans le secteur de la santé en Tunisie .
279 textes de loi pour lutter contre la corruption
A signaler que le nombre des lois qui concerne le dévoilement de la corruption en Corée du Sud est passé récemment de 180 à 279 lois . Il existe aussi d’autres systèmes notamment celui qui oblige 20% des fonctionnaires publics à enregistrer leurs biens particulièrement ceux dont la tâche est d’accorder des autorisations .Quant aux hauts responsables publics et politiques, ils sont obligés d’effectuer une déclaration automatique de leurs biens. Déclaration qui est vérifiée par la suite par des comités indépendants dans 265 institutions publiques, dont les membres n’appartiennent pas à ces institutions. La capitale de la Corée du Sud, Séoul, est considérée comme le meilleur exemple de bonne gouvernance, et de transparence, appelée « gouvernance nue » soit la gouvernance de la transparence totale qui ne cache rien au public dans le sens ou tout citoyen peut à tout moment accéder aux détails des marchés publics et à leurs contrats, leurs avancements et leur conformité avec l’original.
La visite a surtout permis de découvrir une partie du secret de la réussite économique qui a fait de la Corée du sud le seul pays au monde à passer, au bout de trois décennies, de la situation d’un pays qui vit de l’aide extérieure, à une puissance économique grâce à l’adoption de la bonne gouvernance et la transparence.
La corruption y est presque au niveau zéro.