Lors d’une rencontre au palais de Carthage, mardi 29 octobre 2024, le président de la République, Kaïs Saïed, a insisté auprès du ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, sur la nécessité d’abandonner les méthodes traditionnelles dans la lutte contre la spéculation et les monopoles. Il a souligné que ces méthodes n’ont eu que des résultats limités et a également rejeté l’idée de mener des « campagnes » ponctuelles. Selon le président, seule une politique nationale, continue et appliquée dans tout le pays, permettra de contrer efficacement ces pratiques nuisibles.
Le président Saïed a particulièrement mis l’accent sur l’élimination des réseaux de distribution qu’il qualifie de « criminels », car ils causent des préjudices aussi bien aux agriculteurs qu’aux consommateurs. « Tandis que les producteurs vendent leurs produits à bas prix, les consommateurs sont contraints de payer des prix exorbitants », a-t-il affirmé, en ajoutant que l’écart entre le prix de vente du producteur et celui payé par le consommateur est une preuve accablante de la gravité de cette situation.
Par ailleurs, Saïed a rappelé que le ministère du Commerce dispose de l’autorité légale pour fixer les prix afin de réguler le marché et que des sanctions sont prévues pour tout dépassement des décisions en matière de tarification.
En outre, le président a ordonné un assainissement au sein du ministère du Commerce et de l’Office tunisien du commerce, visant ceux qui ne remplissent pas leur devoir de manière responsable. Il a également dénoncé la persistance de la flambée des prix et les manœuvres des « lobbies » qui retirent parfois certains produits de certaines régions, aggravant la crise pour les citoyens. Pour Saïed, ces pratiques sont le signe d’un sabotage organisé, nécessitant des mesures urgentes au niveau des autorités compétentes pour y mettre fin.