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Intervenant mercredi 18 août à l’émission Houna Shems, sur Radio Shems FM, le député du bloc national, Mabrouk Korchid a indiqué que les mesures exceptionnelles décidées le 25 juillet dernier par le président de la République, Kaïs Saïed pourraient être prorogées pour six mois, alors que la suspension de la Constitution serait probable selon une restructuration des pouvoirs en totale rupture avec la situation prévalant depuis 2014.
« Des hommes politiques et députés sont depuis le 25 juillet toujours sous le choc, a-t-il observé. Les Tunisiens ont en marre de l’état de non-pouvoir incrusté depuis dix ans où l’on ne savait pas qui gouverne réellement le pays. C’est pour cela que le chef de l’Etat a dû intervenir plusieurs fois pour rappeler certaines choses.
J’imagine que ce mois-ci, il y aura une action pour dessiner la feuille de route et remettre le pays sur les rails ».
Sur un autre plan, le député de l’ARP gelé a qualifié sa dernière rencontre avec le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), Noureddine Taboubi « d’intéressante et utile ».
« Après cette rencontre, j’en suis arrivé à la conclusion que l’organisation nationale la plus puissante et la plus ancienne trouve que les décisions prises le 25 juillet étaient nécessaires pour faire sortir la Tunisie de la crise qui n’a que trop duré, a-t-il relevé. Tout comme l’UGTT, nous attendons à présent une feuille de route tracée par le chef de l’Etat. Il y a une conviction partagée qu’il n’y aura plus de retour à l’avant-25 juillet. D’ailleurs, l’histoire rejette tout retour en arrière comme l’avait enseigné Karl Marx. »
* »Ben Sedrine n’a fait que régler ses comptes »
« A présent, le problème essentiel réside dans l’organisation de l’Etat, et Saïed a traduit ce souci par une organisation exceptionnelle du pouvoir », estime Korchid.
Abordant le volet de ses rapports avec Ennahdha et avec Sihem Ben Sedrine, l’ancienne présidente de l’Instance vérité et dignité (IVD), le député et ex-ministre a martelé que « l’islam politique est fini, et ne représente pas la majorité dans le pays. »
« Les Tunisiens ont clairement constaté, dix ans après, qu’Ennahdha ne sait pas gouverner, et ne peut pas le faire, affirme Korchid. Ce parti a échoué de façon patente puisque la seule logique qu’il connait est celle de la « ghanima » (la conquête) à l’intérieur, et de l’allégeance aux forces étrangères à l’extérieur.
Quant à Sihem Ben Sedrine, elle n’a fait que régler ses comptes avec l’ancien régime et marquer des points pour se placer politiquement en s’alliant et en servant les intérêts d’Ennahdha. Elle a créé un dossier de toutes pièces de dédommagements de l’ordre de 10 mille milliards, dont 3 mille milliards réclamés par Ennahdha pour ses partisans au moment même où des Tunisiens meurent de faim. La pensée populiste et vengeresse qui animait Sihem Ben Sedrine a conduit l’IVD vers la faillite. Ennahdha et elle avaient en tout cas hâte de voir Mabrouk Korchid quitter le gouvernement », conclut l’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières.
H.A.