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Le président de la République française s’est adressé à ses citoyens jeudi soir lors d’une allocution en direct à la télévision. « La priorité des priorités est de protéger les plus faibles et de freiner l’épidémie », a-t-il dit.
Il a annoncé la fermeture « dès lundi » des écoles, crèches, collèges et université dans tout le pays, dans l’espoir de freiner la propagation de l’épidémie. Le chef de l’État en a appelé jeudi soir à « la responsabilité » et demandé « à tous les Français » de limiter « au strict nécessaire » leurs déplacements, en privilégiant le télétravail, mais a maintenu les élections municipales dont le premier tour est prévu dimanche.
Lors de cette allocution de 25 minutes, le Président a fait une série d’annonces fortes dans l’espoir de limiter la propagation de la maladie, protéger les plus faibles et limiter les conséquences économiques de cette crise :
La « déprogrammation immédiate des interventions chirurgicales non urgentes » afin de libérer des lits ;
La mise en place d’un service de garde pour les enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire
Des mesures « exceptionnelles et massives » de chômage partiel ;
Le report des cotisations et des impôts dus en mars par les sociétés ;
La fin de la trêve hivernale reportée de deux mois ;
La France utilisera « tous les moyens nécessaires » pour la santé, « quoi qu’il en coûte », a-t-il dit avant d’appeler « solennellement » les Français à adopter les « gestes barrière » qui peuvent sauver des vies.
*La « plus grave crise sanitaire qui ait touché la France depuis un siècle »
Pour Emmanuel Macron, l’épidémie de coronavirus « qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens est la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle ».
« L’urgence est de freiner l’épidémie », a-t-il insisté.
Il demande aux « personnes âgées de plus de 70 ans » et aux personnes les plus fragiles de rester « le plus possible » à leur domicile. « La priorité des priorités est de protéger les plus faibles et de freiner l’épidémie », a-t-il martelé.
« Il faut éviter le repli nationaliste, ce virus n’a pas de passeport », a affirmé Emmanuel Macron, affirmant que les fermetures de frontières devront être décidées « à l’échelle européenne ».
*Des nouvelles alarmantes
La journée de jeudi a été rythmée par un flot de nouvelles particulièrement alarmantes sur le front du coronavirus. Plus de 130.000 personnes ont été contaminées dans le monde. En Italie, le cap des 1.000 morts du virus a été atteint. En France, on en dénombrait 61 jeudi soir (avec 2876 personnes affectées). Au Royaume-Uni le gouvernement a annoncé qu’il y avait probablement entre 50.000 et 100.000 personnes infectées. En Iran, le seuil des 100.000 malades a été dépassé.
Par ailleurs, des passagers affolés se sont précipités dans les aéroports européens et les marchés ont à nouveau plongé dans la journée après la décision surprise de Donald Trump de limiter drastiquement les voyages en provenance d’Europe, manière selon lui d’enrayer la propagation du coronavirus sur le territoire américain.
Affolées par l’épidémie et déçues par les annonces dans la journée de la Banque centrale européenne, les Bourses ont sombré. Milan, Paris et Madrid ont enregistré les pires plongeons de leur histoire à la clôture, Londres et Francfort les pires depuis plus de 30 ans. À Wall Street les principaux indices ont dégringolé.
(France Inter)