A l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), les députés ont attendu de pieds fermes Majoudline Cherni, ministre des Sports et de la Jeunesse, auditionnée ce vendredi 6 juillet 2018 en raison des soupçons de corruption qui pèsent sur le football tunisien et sur le sport en général.
Plusieurs députés s’en étaient pris à la ministre, dont la nomination a la tête du ministère des Sports divise. Réagissant à l’une des questions sur l’équipe nationale de football, Majdouline Cherni a affirmé que les préparatifs des Aigles pour le mondial Russie 2018 ont coûté 4,2 millions de dinars. Nabil Maaloul, sélectionneur du Onze tunisien, touche selon Majdouline Cherni, 40 000 TN par mois.
Par ailleurs, la ministre est revenue sur la corruption dans le secteur, affirmant que 5 bureaux fédéraux ont été fermés pour des soupçons de corruption. « ‘D’autres dossiers ont été transférés à la chambre pénale financière et judiciaire », a-t-elle souligné.
« détournement de fonds publics »
Pour sa part, le député Adnen Hajji n’a pas mâché ses mots en s’adressant à la ministre en abordant la corruption qui pèse sur le sport tunisien. Elle est « flagrante » selon lui, évoquant même des « pot-de-vin » et des « détournements de fonds publics ». Il considère, d’un autre côté, que le secteur n’apporte aucun revenu pour l’Etat.
Quant à la Fédération tunisienne de football (FTF), Adnen Hajju affirme qu’elle agit en dehors de l’Etat et « en l’absence totale de lois et des tribunaux spéciaux ». « Les dossiers de corruption ont été d’ores et déjà abordés par l’ancien ministre des sports, Tarak Dhiab. De votre côté, il n’y a eu aucune réaction », a-t-il lancé.
Le régionalisme stimulé par Wadii Jarii
De son côté, le député Faycel Tebbini n’a pas été tendre non plus avec la ministre. Il a qualifié la participation de la Tunisie au mondial Russie 2018 de « scandaleuse ». « Comment peut-on encaisser 5 buts en un seul match ? Si vous êtes fiers de la victoire contre le Panama, sachez que nous aurions pu remporter ces 3 points grâce à l’équipe de Boussalem ! », a-t-il lancé. (NDLR: tous nos respects à l’équipe de Boussalem et à la population de la région que le député, dans un écart de langage et d’un populisme outrancier, semble minimiser).
Wadii Jarii, président de la FTF, a été aussi dans le viseur de Faycel Tebbini. Le président de la FTF, selon lui, n’a fait qu’enflammer le régionalisme et permis aux lobbys de la corruption d’entrer dans le sport tunisien. « Cela constitue un véritable danger pour la sécurité nationale. La ministre des Sports, dans ce contexte, aurait dû quitter son poste », a-t-il encore déclaré.