Décidément, la chute libre n’a plus de limites.
Le président de la coalition Al Karama, Seif Makhlouf, après ses attaques devenues routinières contre la présidente du Parti Destourien Libre, Abir Moussi trouve une nouvelle cible, en l’occurrence le journaliste et chroniqueur politique de Mosaique FM, Haythem El Mekki qu’il a qualifié vendredi 15 mai de « Kalb » (Chien) lors de son intervention dans l’émission Midi-Show, sur l’antenne de Mosaique FM.
Comme il fallait s’y attendre, le Syndicat national des journalistes tunisiens a fermement dénoncé cette énième dérive.
« Il s’agit là d’une flagrante violation de la culture du dialogue et du respect de la dignité humaine », déplore le SNJT qui a exprimé son entière solidarité avec le journaliste qui anime une rubrique satirique.
Le syndicat dénonce « ce genre de discours politique violent dont sont les auteurs Makhlouf et ses pairs lesquels pratiquent l’incitation contre les journalistes, ce qui met en danger leur sécurité physique ».
Le Syndicat des journalistes tunisiens rappelle à cet égard que « les députés de la coalition Al Karama ont des antécédents en matière de menaces et de violations des libertés de publication et d’expression sur la base d’accusations qui tendent à porter atteinte à l’image des journalistes dans la société ».
Le syndicat a prévenu « contre les discours d’incitation et de haine qui nous ramènent au climat des années 2012 et 2013, qui s’est terminé par des assassinats et des bains de sang ».
« Les personnes impliquées dans ces assassinats sont toujours libres et circulent en toute impunité, rappelle le SNJT qui exprime sa crainte de l’approche violente et qui refuse toute critique qui caractérise le discours de certains députés, en particulier ceux de la coalition Al Karama.
«Ces pratiques dangereuses entreprises par des membres de l’Assemblée des représentants du peuple qui sont pourtant censés être à l’avant-garde des défenseurs de la liberté des médias, ce qui est la réalisation la plus importante réussie en Tunisie après la révolution, démontrent l’étendue des menaces qui affectent les droits et les libertés constitutionnelles, en particulier à la suite de l’initiative législative inconstitutionnelle présentée par la même coalition Al Karama au Parlement afin de « racketter » et faire main basse sur la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), et de mettre celle-ci au service d’agendas suspects roulant pour certains partis politiques et des lobbies corrompus », conclut le SNJT.
H.A.