Au cours de la dernière année, les extrémistes de l’État islamique ont opéré une spectaculaire extension de leur emprise territoriale au Mali, doublant presque leur contrôle sur le territoire. La progression a été rendue possible par l’impasse persistante dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé en 2015, offrant ainsi aux groupes affiliés à Al-Qaïda l’opportunité d’exploiter la faiblesse perçue des factions armées ayant souscrit à cet accord. Des experts des Nations Unies, à travers un nouveau rapport, ont mis en lumière cette situation inquiétante.
Le spectre de l’État islamique plane de nouveau sur le Mali
La situation rappelle dangereusement les événements de 2012, une période marquée par un coup d’État militaire suivi par la proclamation d’un État islamique par les rebelles du nord seulement deux mois après. Bien que ces extrémistes aient été chassés du pouvoir dans le nord grâce à l’intervention militaire de la France, ils ont redirigé leurs activités vers le centre plus densément peuplé du Mali, et y maintiennent une présence active depuis 2015.
Accord de paix fragilisé, groupes extrémistes qui pullulent
Dans leur rapport, les experts soulignent que l’impasse dans la mise en œuvre de l’accord de paix, en particulier en ce qui concerne le désarmement, la démobilisation et la réintégration des combattants dans la société, a engendré une opportunité pour Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin, également connu sous le nom de JNIM et affilié à Al-Qaïda. Ce groupe rivalise désormais pour le contrôle du nord du Mali, profitant de l’espace ainsi créé par l’absence de progrès significatifs dans l’accord de paix.