Au troisième jour de manifestations déclenchées après la mort d’un militant des droits humains détenu par l’Autorité palestinienne, des manifestants ont affronté samedi, les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie occupée.
Nizar Banat, un Palestinien de 43 ans, était connu pour ses vidéos postées sur les réseaux sociaux critiquant l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, qu’il accusait de corruption.
Sa mort jeudi, quelques heures après son arrestation par les forces de sécurité palestinienne a suscité l’indignation en Cisjordanie où des manifestants ont appelé au départ du président palestinien a indiqué l’AFP.
Samedi, quelques milliers de personnes sont descendues dans les rues à Hébron et dans la ville de Ramallah où siège l’Autorité palestinienne.
Pour le militant palestinien Ismat Mansour, la mort de Nizar Banat n’est que « la pointe de l’iceberg ».
« Nous voulons dissoudre le gouvernement et des élections pour que le peuple puisse choisir à nouveau ses dirigeants », a-t-il déclaré à l’AFP, accusant l’Autorité palestinienne de corruption.
A Ramallah, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de sécurité mobilisées en masse et qui ont riposté en lançant des grenades lacrymogènes sur la foule.
Des milliers de personnes avaient participé vendredi à Hébron aux funérailles de Nizar Banat. Il avait été arrêté à l’aube jeudi chez son oncle à Dura, puis conduit en détention, selon sa famille qui accuse les forces de sécurité palestiniennes de l’avoir « assassiné ».
Le médecin légiste en charge de son autopsie a fait état de traces de coups à la tête, à la poitrine, au cou, aux jambes et aux mains. Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a annoncé l’ouverture d’une enquête.