La dynamique du marché des voitures importées en Tunisie, régulé par les concessionnaires agréés, semble retrouver son rythme habituel après une période de turbulences. Les perspectives pour l’année en cours semblent optimistes, avec une augmentation prévue du nombre de voitures populaires ainsi que des ajustements dans les quotas des concessionnaires. Cette évolution fait suite à une série de changements et de défis rencontrés par l’industrie automobile tunisienne, notamment une réduction des quotas et des changements dans les préférences des consommateurs.
En effet, selon les informations fournies par Mehdi Mahjoub, membre du bureau exécutif de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles, il est anticipé que le marché tunisien des voitures importées, distribuées par le biais des concessionnaires agréés, retrouvera son élan habituel cette année. Cette prévision intervient après une réduction des quotas l’année précédente. Mahjoub a confirmé ces prévisions lors d’une déclaration à Mosaïque.
Intervenant aujourd’hui sur les ondes de Mosaïque, Mahjoub a ajouté qu’il est également projeté d’augmenter le nombre de voitures populaires à 10.000 cette année, contre 8.000 auparavant.
“En 2023, les quotas des concessionnaires automobiles ont connu une baisse d’environ 20 %, entraînant la vente de 40.000 voitures, par rapport à environ 55.000 précédemment… Par la suite, les ventes totales de voitures par l’intermédiaire des concessionnaires automobiles en 2023 se sont élevées à 55.000, y compris les voitures populaires, tandis que la part du « marché parallèle » a atteint 18.000 voitures”, a expliqué Mehdi Mahjoub.
En ce qui concerne les ventes de voitures de tourisme, ces dernières ont enregistré une baisse de 40,34 %, tandis que pour les véhicules utilitaires, la baisse était de 34,01 %.
Mahjoub a souligné que les ventes de voitures sur le « marché parallèle » en Tunisie ont augmenté en raison de la pénurie, notant qu’en janvier dernier, la part de ce marché représentait 37 % des ventes totales.
Il a également noté que la diminution du nombre de voitures est due à l’augmentation des délais de livraison des voitures et des pièces de rechange, passant de un à trois mois, en raison des attaques contre les navires de transport dans la mer Rouge, car une part importante des pièces de rechange est fabriquée dans des pays asiatiques.
Pour rappel, selon les chiffres publiés, les ventes de voitures en Tunisie au cours des quatre premiers mois de l’année 2023 ont connu une légère augmentation ne dépassant pas 3 % par rapport à la même période de l’année 2022, tout en notant une baisse du pourcentage des ventes de voitures populaires, tandis que le nombre de voitures électriques et hybrides a augmenté.
Le nombre de nouvelles voitures de toutes catégories entrées sur le marché jusqu’à la fin d’avril dernier s’est élevé à 17.969, contre 17.419 pour la même période en 2022, soit une augmentation d’environ 600 voitures.
La proportion de voitures de tourisme sur le total des ventes a augmenté de 7 % pour atteindre plus de 13.000 voitures, la plupart étant des voitures de petite cylindrée qui représentent 70 % du total des ventes, y compris les voitures populaires.
Selon les professionnels du secteur, l’augmentation des ventes de voitures de petite cylindrée est due au facteur prix, surtout avec la hausse continue des prix, estimée entre 5 et 10 % selon les marques et la taille du cylindre.
La proportion des ventes de voitures populaires a diminué d’environ 32 %, passant de 9.439 en 2021 à 6.400 en 2022. Cette baisse est due à la diminution du nombre de concessionnaires commercialisant ce type de voitures, en raison de problèmes de fabrication et de priorité accordée aux voitures de plus grande cylindrée.
De plus, le nombre de voitures électriques et hybrides vendues en 2022 a augmenté de plus de 70 % par rapport à 2021. Le nombre d’unités vendues l’année dernière s’est élevé à 372 voitures, mais reste très limité. Et d’ici 2025, la Tunisie vise à atteindre un nombre 5.000 véhicules électriques, dont 1.000 dans le parc public et 4 000 autres dans le parc privé.
M.BB