Profitant de sa présence en Tunisie pour participer aux travaux de la la 32e conférence de la Fédération Générale des Assureurs Arabes (GAIF), qui s’est tenue à Hammamet du 24 au 27 juin, Réalités a interviewé Farid Chedid, président directeur général de Chedid Re, une compagnie du groupe Chedid Capital qui est lui-même un holding de référence de l’assurance et de la réassurance dans la zone EMEA. Lors de cette interview Farid Chedid revient sur le partenariat scellé avec la GAIF, qui fait de Chedid Re, le sponsor officiel Gold et Transport du principal événement dédié à l’assurance dans la région. Il évoque également les réalisations de sa compagnie après 20 ans d’existence, ses ambitions et ses perspectives d’avenir sur le marché international et particulièrement sur le marché tunisien.
Quels sont les principaux éléments qui permettent de présenter Chedid Re?
Le groupe Chedid Re fait partie d’un groupe, Capital Holding, qui est un groupe d’investissement dans le secteur d’assurance et de réassurance. Chedid Re est un courtier de réassurance, il est courtier auprès de la Lloyd’s. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands courtiers de réassurance au Moyen Orient et en Afrique. On est également parmi les 20 plus grands groupes de réassurance dans le Monde. Notre siège social est à Beyrouth. Nous avons des bureaux à Ryad, Dubaï, Limassol, Casablanca et Londres. On travaille sur tout le moyen orient, l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Nous avons également des activités dans une grande partie de l’Asie particulièrement en inde, au Pakistan, en Turquie, Chypre et en Grèce. Le Groupe Chedid Re compte aujourd’hui plus de 240 personnes réparties sur tous nos bureaux de la région et à Londres. On a un volume d’affaires qui est très important, au-delà de 800 millions de dollars en traités d’assurance. Notre présence sur le marché tunisien date déjà de pas moins de 10 ans. On collabore quasiment avec toutes les compagnies d’assurance tunisiennes et nous avons des relations stratégiques et historiques avec ce marché. Toutes les grandes compagnies d’assurance travaillent avec nous, que ce soit en traité d’assurance ou encore en réassurance facultative.
Quelle est la différence?
La réassurance traitée c’est le portefeuille de risque et de réassurance et la réassurance facultative c’est les grandes affaires du marché tunisien.
Vous dites que vous collaborez pratiquement avec l’ensemble des compagnies d’assurance sur le marché tunisien, comptez vous renforcer votre présence en Tunisie à travers l’ouverture d’un bureau régional?
La réassurance c’est du cross-border, ce qui nous donne la possibilité de travailler à partir de l’étranger dans un autre pays. On fait de la réassurance et on travaille sur le marché tunisien depuis longtemps. Il y a toujours la possibilité d’ouvrir un bureau à Tunis. C’est une proposition toujours en train d’être étudiée mais il n’y a pas eu de décisions officielles à cet effet.
Quel est le nombre de compagnies d’assurance avec qui vous collaborez en Tunisie et quelle est la particularité des services que vous offrez?
Chedid Re fait la réassurance traitée, c’est à dire les portefeuilles clients compagnies de réassurance qu’on réassure avec des réassureurs internationaux ou encore régionaux. Et on a la réassurance facultative qui concerne les grandes affaires qu’assure le marché tunisien. Et on travaille quasiment avec toutes les compagnies d’assurance du marché.
Vous êtes aujourd’hui en Tunisie pour participer aux travaux de la 32è conférence générale de la Fédération Générale des compagnies d’assurance GAIF, comment évaluez vous cette participation et pourquoi vous avez choisi de sponsoriser cette session?
Chedid Re est partenaire de GAIF qui regroupe l’ensemble des compagnies d’assurance arabes et de l’Afrique du nord. Et comme une grande partie de ces compagnies sont nos clients, nous participons à ce grand événement en tant qu’acteur de la réassurance mais aussi en tant que sponsor Gold et Transport. On participe en organisant également des événements au profit de toutes ces compagnies. Et comme je vous ai déjà expliqué, le marché tunisien est un marché très important et il est normal d’être présent en personne, d’être présent avec notre équipe mais aussi de sponsoriser cet événement pour contribue au succès de l’événement. Il y a à peu près 1700 participants à cette conférence, donc à mon avis c’est un grand succès.
Quelles sont d’après vous les perspectives pour le marché tunisien et les objectifs que vous comptez atteindre à moyen et à long termes?
Le secteur de l’assurance suit généralement la croissance économique du marché. La Fédération Tunisienne des Compagnies d’assurance déploie de grands efforts pour négocier avec les autorités et les appeler à développer davantage le marché de l’assurance. En effet, le développement de ce secteur permettra une participation plus importante dans le PIB du pays. Et on a aussi une coopération très importante, pas seulement avec les compagnies d’assurance du marché tunisien mais aussi avec Tunis Re, en tant que réassureur tunisien. On coopère surtout avec le marché tunisien mais aussi à l’international. On amène beaucoup d’affaires pour Tunis Re, on est très fiers de la relation qu’on a avec cette compagnie de réassurance tunisienne. On espère, avec notre contribution et l’apport des affaires qu’on amène à Tunis Re, être d’un grand apport d’affaires pour tout le marché tunisien.
Quel chiffre d’affaires comptez vous atteindre d’ici 2020?
Chedid Re s’attend à atteindre 1 milliards de dollars à l’horizon de 2020.
Pour le marché d’assurance en Tunisie, quels sont d’après vous les obstacles à qui il fait face?
Tous les marchés du monde ont des contraintes et non pas seulement en Tunisie. Aujourd’hui, la plus grande contrainte pour le secteur de l’assurance en Tunisie c’est le développement économique. Si la croissance économique est faible, ceci se reflétera sur le niveau de croissance du secteur de l’assurance. L’industrie d’assurance et les compagnies d’assurance sont des investisseurs dans l’économie tunisienne et ce secteur a un apport très positif pour l’économie tunisienne. Donc, la plus grande contrainte du secteur de l’assurance en Tunisie c’est la croissance économique.
Comptez vous sceller dans le futur d’autres partenariats avec la Fédération des réassureurs?
En ce qui concerne le marché tunisien, on a d’excellentes relations. Toutes les compagnies d’assurances collaborent pratiquement avec Chedid Re y compris Tunis Re. En dehors de la Tunisie, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux partenaires pour développer notre business partout dans la région; en Afrique, en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est. Il est vrai qu’avec les compagnies tunisiennes on peut faire plus et on cherche à faire plus et d’ailleurs nous sommes tout le temps en contact avec nos partenaires tunisiens pour leur offrir plus de services et plus de solutions.
Propos recueillis par
Hajer Ben Hassen