Des milliers de Tunisiens ont répondu, à l’appel du président de la République. Ils étaient venus massivement participer à la marche internationale contre le terrorisme, suite aux évènements tragiques du 18 mars dernier dans le musée du Bardo. Ce dimanche, et pendant toute la marche, seul le drapeau tunisien était brandi, seule la Tunisie était clamée. Une marche réussie. Cependant, cette union sacrée des 60 mille Tunisiens sur l’avenue 20 mars au Bardo, a-t-elle vraiment réussi à cacher les divergences et tiraillements entre les partis politiques tunisiens ou au moins, entre certains d’entre eux ?
Le message principal de la marche internationale contre le terrorisme était, on ne peut plus clair : La Tunisie, avec toutes ses composantes et toute sa diversité, était unie contre un ennemi unique : le terrorisme. Le pays est déterminé à déclarer la guerre aux terroristes. Aucun effort ne sera ménagé, ni matériel, ni moral, ni encore logistique. Un seul objectif : Vaincre ce fléau. Un objectif qui ne pourrait se réaliser, sans que tous les Tunisiens, ne soient unis.
Pratiquement, tous étaient là ce dimanche. Même Al Massar qui avait certaines réserves, était là. Certes, pas dans la marche officielle mais, les membres du parti et ses dirigeants ont participé à cette marche contre le terrorisme. Parce que tous, ou presque, étaient convaincus que l’ennemi est unique, et que s’il frappait à nouveau, il ne fera pas de distinction. Tous étaient là sauf, le Front Populaire ! Le seul parti à avoir dit clairement d’ailleurs, « non à la marche du Bardo ». Un message clair clamé haut et fort par le porte-parole du parti, Hamma Hammami, lors d’une conférence de presse tenue la veille même de la marche ! Un “non” qu’une partie de l’opinion publique n’arrive pas à comprendre. Mais, le porte-parole du Front, tente d’expliquer la décision de son parti.
« Le fait que nous ne participerons pas à la marche, ne signifie en aucun cas, que nous ne sommes pas contre le terrorisme, loin s’en faut. Le Front populaire a toujours, et depuis toujours, dénoncé ce fléau et appelé à lutter contre toutes les menaces.
Nous l’avons déjà annoncé à maintes reprises que nous luttons et nous continuons à lutter contre cette menace », a-t-il déclaré, rappelant que son parti a été, une des premières victimes du terrorisme aveugle, suite à l’assassinat des deux leaders, Belaid et Brahmi.
Pour le Front populaire, refuser de marcher côte à côte avec des personnes qu’ils estiment complices du terrorisme, à savoir essentiellement la,Troïka, responsable, selon lui, de la prolifération de ce fléau dans le pays reste justifié.
Bien que le parti ait affirmé ne pas être contre l’union nationale, son comportement, ce dimanche a été radical. Aucune initiative venant des autres partis n’est acceptée et on trouve toujours des arguments pour justifier la position. Mais ce dimanche tout le monde a été là. Même ceux qui n’éprouvent aucun penchant pour la Troïka. Ils ont trouvé le moyen d’y être sans se rapprocher d’elle. C’est une manière de dire que nous sommes contre le terrorisme mais pas du tout avec l’union nationale, qu’ils considèrent biaisée.
Il faut d’abord demander des comptes à ceux qui sont liés au terrorisme et ce n’est qu’après qu’on pourrait évoquer l’unité nationale.
Au bout du compte, même le terrorisme, le fléau le plus dangereux qui menace la Tunisie n’ a pas réussi à unir les politiques. Une scène politique dont les tiraillements parfois prennent le dessus sur l’intérêt de la nation.
N.F